Anne Hidalgo s'était donnée rendez-vous avec de très nombreux élu.e.s des territoires à Villeurbanne ce 12 juillet pour une journée placée sous le sceau de la réflexion et des propositions pour le pouvoir d’achat, le travail, l’éducation, la lutte contre le réchauffement climatique.

De quoi poser de solides fondations pour un projet pour la France qui mette au cœur le social et l'écologique.

 

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DISCOURS D’ANNE HIDALGO

Intervention d’Anne Hidalgo, le 12 juillet 2021 à Villeurbanne

Seul le prononcé fait foi

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Merci Mon cher Patrick.

Et merci mon cher Cédric van Styvendael pour ton accueil dans cette ville de Villeurbanne que je connais si bien.

J’ai tellement de souvenirs ici. À Lyon où j’ai grandi, de la rue de la Charité en passant par Vaise et la Duchère.

Cette ville de Lyon où j’ai travaillé. Où ma conscience politique s’est progressivement formée. Où j’ai pris des décisions importantes pour ma vie, et d’abord un choix professionnel au ministère du travail qui reste pour moi un engagement.

Revenir d’où on vient pour dire où on va.

Je suis tellement heureuse de me retrouver ici même, avec vous. Vous qui portez les valeurs de la République, qui agissez, rassemblez, vous cette belle équipe de France des maires et des élus sur laquelle je m’appuie pour bâtir.

Mes chers amis,

Dans un an notre pays a rendez-vous avec lui-même. Les Françaises et les Français vont devoir choisir leur destin.

Ce choix sera décisif, face au changement climatique qui sera bientôt irréversible, face aux inégalités, aux injustices, aux divisions. Les Françaises et les Français devront dire ce qu’ils souhaitent pour leur pays, pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Ils devront dire l’avenir commun qu’ils désirent.

Je veux partir d’abord de ce qui nous rassemble.

Ce qui nous rassemble, c’est une République sociale et laïque,  qui permet de se reconnaître dans une citoyenneté, au-delà des origines, de la couleur de la peau, du genre ou de l’orientation sexuelle, des croyances et des convictions.

Ce qui nous rassemble c’est de penser que notre devise Républicaine, liberté, égalité, fraternité, est une réalité à défendre, un combat toujours à mener et jamais un acquis dont on pourrait seulement bénéficier.

Ce qui nous rassemble c’est une langue, le français, qui se conjugue si bien avec les autres langues maternelles, la 5ème la plus parlée dans le monde, magnifiée par des siècles de littérature et de pensée de Victor Hugo à Aimé Césaire, et toujours si actuelle, lorsque les artistes s’en emparent et la transforment.

Ce qui nous rassemble, c’est de vivre dans un pays riche de ses traditions de ses paysages, d’est en ouest, du nord au sud. La France se révèle dans ses belles particularités, chacune apportant sa pierre pour bâtir ce que nous sommes, que l’on vive ou que l’on vienne des outremers, des grandes villes, des campagnes, des montagnes ou des banlieues !

Ce qui nous rassemble, c’est de se voir trop petit et très grand à la fois, dans une Europe à 27, dans un monde de 8 milliards d’habitants. 

C’est de penser, pourtant, que nous avons notre mot à dire et un rôle à jouer, sans arrogance, mais avec la conscience de ce que nous pouvons apporter.

Ce qui nous rassemble, c’est d’être les héritiers des philosophes des Lumières, d’une pensée humaniste qui pense l’universel, d’une histoire qu’il ne faut ni effacer, ni romancer, mais bien regarder en face.

Ce qui nous rassemble, c’est de lutter pour que chacune et chacun ait les mêmes chances, qu’on naisse femme ou homme, quel que soit son milieu social d’origine, c’est de pouvoir grandir par la connaissance, de pouvoir s’épanouir dans la liberté et dans la paix.

Ce qui nous rassemble, c’est le respect de ceux qui croient et de ceux qui ne croient pas, la laïcité, qui est un trésor de notre République qui permet à chacune et à chacun de trouver sa place, qui est une garantie de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Ce qui nous rassemble, c’est la possibilité d’être reconnu pour soi et se penser dans un destin commun.

Ce qui nous rassemble, c’est cette passion française pour l’égalité qui nous permet de croire en un avenir meilleur pour nos enfants.

Ce qui nous rassemble, ce sont mille autres choses encore, car être Français c’est être le résultat de cette histoire complexe et d’une pensée humaniste universelle.

Je suis femme, je suis fille d’immigrés, je suis française, je suis mère de trois enfants, j’ai trois petits-enfants, je suis parisienne, je suis lyonnaise, je suis européenne, je suis inspectrice du travail, je suis maire de Paris, je suis de gauche, je suis écologiste, je suis socialiste, je suis laïque, je suis féministe, je suis humaniste, je suis mon histoire. 

Je suis tout cela. Je n’ai jamais accepté les étiquettes car elles vous réduisent et vous enferment. Comme toutes les Françaises et les Français, je suis riche de plusieurs vies.

Petite fille d’un républicain espagnol, fille d’un père électricien et d’une mère couturière, j’ai grandi à Lyon. L’école m’a donné la possibilité de me réaliser. Je sais, dans ma chair, ce que veulent dire ces mots : promesse républicaine.

Je n’étais pas destinée à devenir ce que je suis aujourd’hui. Je le dois à mes parents et à la République. Je le dois à notre pays.

J’aime notre pays. Je crois en lui. Il y a en France une force immense, la capacité de se relever de tout, un génie qui doit nous permettre d’inventer demain.

Mais pour cela, notre République doit tenir sa promesse.

La plus grande injustice c’est de se voir assigner une vie en fonction de là où on est né, où on a grandi, de voir son horizon réduit en fonction des moyens de ses parents ou de leur niveau d’éducation, d’être renvoyé en permanence à ses origines.

Je veux m’engager avec vous pour redonner du sens à la promesse républicaine, qui doit être concrète, présente pour chaque enfant grandissant dans notre pays.

Nous savons les conséquences lorsqu’elle est déçue, le désespoir, la violence, le repli sur soi qui sont le nid des populismes. C’est sans issue.

Nous devons redonner confiance aux Françaises et aux Français, aux jeunes de notre pays. Ils changeront les choses si on leur en donne les moyens !

Changer la vie ! C’est le moment.

Mes chers amis, il y a du sens à être avec vous ici, Maires de nos communes, conseillers de nos départements, élus de nos régions, parlementaires, porte-voix de nos concitoyennes et de nos concitoyens.

Être Maire, être élu local, voilà une si belle mission !

Nous le savons, nous sommes à l’écoute des inquiétudes de nos compatriotes.

Nous entendons leurs mécontentements comme leurs espoirs, nous sommes présents, au quotidien dans les petites communes et les grandes villes, c’est notre mission première.

Les Françaises et les Français ont eu besoin de cette présence tout au long de la crise sanitaire qui est loin d’être finie.

Cette crise, elle continue de générer des angoisses, des inquiétudes. Cette crise n’est pas derrière nous. Elle continue de générer des inquiétudes, des angoisses, de la résignation.

Et nous l’avons tous constaté, les Françaises et les Français continuent à avoir des projets, pour eux, leurs enfants, leurs familles et bien au-delà. 

Créer son entreprise, monter un club sportif, une association pour les femmes victimes de violence, un réseau d’entraide pour les devoirs des enfants, un restaurant ou une épicerie solidaire, une application pour éviter le gaspillage alimentaire, se regrouper pour défendre la planète, s’occuper des sans-abris ou des réfugiés, ou plus simplement, donner de son temps pour accompagner un jeune dans son parcours, s’engager dans un service civique.

La démocratie dans nos communes, dans nos départements, dans nos régions, la démocratie de l’engagement est bien vivante !

Cette envie, cette énergie, cette générosité, cet engagement des Françaises et des Français est la plus grande richesse de notre pays, sa force, sa ressource profonde. Nous devons nous en inspirer.

Il est temps d’agir, parce qu’il y a, en France, dans le cœur de nos compatriotes, une envie. 

Une envie de travailler autrement, de vivre autrement notre rapport à la nature, à notre environnement, au vivant, à la santé, une envie d’envisager autrement l’école et d’apprendre réellement tout au long de sa vie.

Une envie d’apaisement et d’avenir.

Ne nous trompons pas, dans quelques mois, les Françaises et les Français voudront qu’on leur propose un projet.

Un projet qui s’appuie sur la transition écologique, moteur de tout véritable changement.

« Regardons la réalité en face : Notre planète est brisée. L’humanité fait la guerre à la nature. C’est suicidaire ! » : Antonio Gutierres, secrétaire général des Nations Unies.

Les scientifiques ne cessent de le rappeler, cher Jean Jouzel, nous sommes désormais dans la zone rouge.

Pour réussir, nous devons embarquer, dans ce projet, toutes et tous, sans exception.

Les plus modestes parce qu’ils sont les premières victimes des changements climatiques. Mais aussi les entrepreneurs, les forces économiques, les associations et les syndicats.

Nous le savons nous réussirons la révolution écologique et la préservation de la planète et de la biodiversité si nous réduisons dans le même temps les inégalités sociales.

Compte tenu de l’urgence, il nous faudra être déterminés, il nous faudra être créatifs, audacieux et entreprenants.

La transition écologique sera le moteur de notre projet pour le pays, le moteur d’une nouvelle politique industrielle déployée dans toutes les régions.

D’un risque nous ferons une chance.

Parce que la crise sanitaire nous a montré à quel point nous étions mal préparés et donc vulnérables, nous proposerons un projet qui nous rende notre souveraineté : souveraineté sanitaire, industrielle, énergétique et alimentaire.  

Un projet qui nous rende notre fierté, un projet qui s’appuie sur un service public plus fort et présent partout en France, un projet qui pose la santé comme une condition essentielle de l’égalité, un projet qui met l’école au cœur de tout, un projet qui garantit à toutes et tous, sur l’ensemble des territoires de la République, la sécurité et la tranquillité publiques, un projet qui protège les droits et les libertés de nos compatriotes.

Un projet assis sur une alliance entre ses villes et ses campagnes.

Face aux dérives d’un ultra-libéralisme devenu sans borne, qui surexploite à un rythme outrancier les ressources de la planète, ce projet remettra des règles, reposera un cadre, fera à nouveau prévaloir le bien commun.

Le projet que nous proposerons s’attaquera donc résolument aux inégalités qui minent notre pays, un projet qui permette de vivre mieux de son travail partout en France.

Par où commencer ?

Par le travail !

Parmi tous les visages rencontrés ces derniers mois, il y en a un dont je voudrais vous parler aujourd’hui. À Douai, une femme  sur un chantier d’insertion, me racontait sa dignité retrouvée grâce à son travail carreleuse. Je sais la place qu’occupe le travail dans nos vies.

Le travail a une valeur essentielle qui permet de vivre dignement et de trouver une place dans la société.

Alors, comment justifier que ceux qui ont continué à travailler au plus fort de la crise, qui ont dû prendre le risque de tomber malade, qui ont dû faire garder leurs enfants comme ils pouvaient, qui ont dû faire face à des faillites, à des difficultés financières, continuent à recevoir aussi peu pour leur travail. 

Mes amis je vous le redis, chacun doit recevoir une rémunération juste pour son travail, pour en vivre dignement ! 

Il est de notre responsabilité de porter cette question. Comment continuer à justifier qu’en France les salaires soient si bas pour les classes moyennes et les catégories populaires ?   

Etre toujours sur la corde raide, à compter au centime près, à courir de découvert en factures non payées, ne pas pouvoir financer les études de ses enfants, s’accrocher tant qu’on peut et décrocher malgré tout, c’est la vie quotidienne de tant de nos compatriotes ! 

Regardons les choses en face, et posons-nous les bonnes questions :

L’infirmière qui vous accueille à l’hôpital est-elle rémunérée de façon juste ? La caissière du supermarché est-elle rémunérée de façon juste ? La femme qui se lève à 4h30 du matin pour faire le ménage dans votre entreprise est-elle  rémunéré de façon juste ? Je pourrai prendre tant d’exemples.

Voilà ce qu’a révélé la crise. 

Et au-delà, un professeur est-il rémunéré de façon juste ? Un policier, un chercheur ? C’est toute une échelle de valeurs à revoir.

C’est la voie que je vous propose, celle de valoriser d’abord celles et tous ceux qui jouent et qui joueront un rôle essentiel dans la réponse aux défis qui se posent à nous. 

Ce que fait aujourd’hui Joe Biden doit nous servir d’exemple : l’économie du ruissellement n’a jamais fonctionné. Nous devons bâtir le projet d’une France qui reconnaît la valeur du travail et qui assume qu’il faut augmenter le salaire des classes moyennes et des catégories populaires.

Le travail donc !

Les conditions dans lesquelles on travaille. Il faut tout remettre à plat. Nous n’acceptons pas qu’une part croissante des travailleurs soit privée des protections construites par les luttes sociales, enchaine des miettes de contrat de quelques jours, travaille à la tâche sous un statut de travailleur indépendant qui est souvent, chacun le sait, une fiction. Nous devons reconstruire un cadre de protection pour tous, garantissant un salaire décent, la continuité du revenu en cas d’accident de la vie.

Alors nous devons inventer un cadre nouveau, pour accompagner ces nouvelles manières de travailler et pour protéger celui qui est le plus faible dans le rapport de forces, qu’il soit salarié, travailleur des plateformes soit disant indépendant, artisan, patron d’une petite entreprise affrontant des pratiques anti-concurrentielles.

La méthode pour y arriver est claire : redonner vie et sens à la démocratie sociale, au dialogue social si malmené depuis 5 ans.

Oui les syndicats sont utiles et nécessaires au fonctionnement de notre modèle de protection sociale et à la transformation de notre économie.

Alors il y aura de grandes négociations, interprofessionnelles, de branches, territoriales aussi, dans le secteur privé comme dans les fonctions publiques.

Et puis l’État devra enfin jouer le rôle qui est le sien et prendre toutes ses responsabilités pour que cette reconnaissance de chacun par le salaire voie le jour. Avec les leviers qui sont à sa disposition comme la conditionnalité des aides versées aux entreprises et la modulation des cotisations.

Voilà le temps du travailler mieux pour vivre mieux.

Vivre mieux où l’on vit. 

Le logement, le premier poste de dépense pour les familles, leur première préoccupation. 

Il faudra agir, de manière volontariste, donner plus de pouvoir et de moyens aux communes pour maîtriser le foncier, construire, pour rénover, pour donner accès au logement là où on en vraiment besoin. Là où se trouve le travail.

Parce que c’est la condition de notre réussite, le travail, et après des décennies de casse et de délocalisation, l’avenir de notre pays, passe par la réindustrialisation. Et la réindustrialisation passe par la relocalisation.

Une production française qui doit viser l’excellence pour la transformation écologique et l’économie de la vie, c’est-à-dire la santé et le bien-être. La nouvelle révolution industrielle passe par la transformation écologique. Par le refus de la dépendance à des productions délocalisées au motif du profit maximal, sans considération des conséquences sociales et climatiques.

Une industrie au cœur de nos régions, auxquelles il faudra donner le pouvoir de faire émerger ces nouveaux lieux de production, et les moyens pour former les salariés, jeunes et moins jeunes. Un Etat stratège qui repense son modèle et reconstitue un tissu de PME indispensable à notre économie.

Comme l’Allemagne l’a fait il y a 20 ans.

Une industrie capable de produire des vaccins pour tous en France. Et la France doit montrer l’exemple en soutenant la vaccination des pays qui en ont le plus besoin. Je pense bien sûr à l’Afrique. Et oui, je vous le dis, la France doit porter l’idée que les vaccins sont un bien commun de l’humanité et qu’il faut sans attendre lever les droits des brevets. 

C’est le moment : aujourd’hui, le désir de transformation de notre manière de produire, travailler et de consommer  se retrouve tout autant du côté des entrepreneurs, des indépendants, des salariés, des syndicats et de ceux qui vont entrer sur le marché du travail. Ils doivent trouver à leur côté un Etat qui a le courage d’assumer un changement radical de politique économique. 

Ce sera la meilleure réponse face à l’urgence climatique. Car tous les enjeux se rejoignent en fait en un seul, qui doit guider notre action : la protection de notre environnement et donc l’amélioration de notre qualité de vie. 

C’est une chance pour notre pays.

Et pour la saisir, nous n’avons plus de temps à perdre.

Je sais que nos compatriotes sont encore loin de penser à la prochaine échéance électorale. Ils se préoccupent de retrouver un peu de joie de vivre, de passer du temps avec leurs proches, de reprendre des forces avant d’affronter peut-être une nouvelle vague qui les inquiète déjà. 

Nous devons nous mobiliser pour leur dire que l’année prochaine, le choix sera décisif. Pour notre pays. Mais aussi pour notre avenir, que l’on voit chanceler : les canicules se multiplient, les incendies en Australie, au Canada et chez nous aussi, le manque d’eau, la pollution des océans, l’érosion de nos côtes, ces montagnes de déchets qui s’accumulent.

Nous ne pouvons pas attendre 5 ans de plus.

D’ici quelques mois, les Françaises et les Français décideront s’ils veulent continuer d’accélérer alors que le mur approche, ou s’il est temps de prendre une autre voie.

Un chemin d’espoir, qui ne voit plus demain comme un danger mais comme une chance, celle de se retrouver autour d’un projet commun, pour vivre mieux ensemble. 

Mes chers amis, comment ne pas conclure par l’école ?

Là où tout commence, là où tout s’arrête déjà pour certains, ceux qui ne rentrent pas dans la case, ceux qui n’ont pas les armes, ceux qui n’ont pas une famille pour les aider, ceux qui n’ont pas une chambre pour étudier, ceux à qui on a dit qu’ils n’y arriveraient jamais.

J’étais une de ces enfants-là. J’ai eu de la chance, j’ai rencontré des professeurs formidables qui m’ont ouvert des perspectives nouvelles et mes parents m’ont soutenu dans tout ce que j’ai entrepris.

J’ai eu de la chance mais, réussir, grandir, s’épanouir à l’école ne doit pas être une question de chance, mais un droit pour chaque élève, et ce droit de réussir doit être au cœur du projet que nous proposerons. 

Et il y a du travail. Les enseignants, les élèves, les parents d’élève, tous veulent ce changement. L’école doit permettre de repérer tous les talents, quelle que soit leur nature, les développer, les libérer.

Il faudra valoriser le rôle des enseignants à qui nous confions ce que nous avons de plus chers : nos enfants. Il faudra augmenter leur rémunération, leur donner les formations qu’ils demandent.

L’école doit accueillir tous les enfants et permettre à chacun d’atteindre son niveau d’excellence, en fonction de son talent. Ce qui manque tant dans notre système, c’est l’esprit d’entraide, l’apprentissage de la théorie mais aussi de la pratique, l’expérience du réel.

Je veux le dire le plus simplement : le destin de nos enfants ne peut pas être dicté par la pénurie d’offre éducative, et encore moins par l’algorithme qui en découle.

C’est le cas aujourd’hui Parcours sup est devenue une machine opaque, une machine à créer de l’angoisse chez les parents et à casser les rêves de nos jeunes.

Il faudra le supprimer et réinventer une démarche d’orientation humaine et respectueuse des aspirations des jeunes. Et donc développer les formations, les enseignements, les savoirs, accessibles à tous, qu’ils sont en droit d’attendre.

Après tant de difficultés vécues par la jeunesse, après tant de pauvreté, de détresse psychologique, nous devons donner l’accompagnement y compris bien sur financier qui permettra aux nouvelles générations de grandir, de se construire et de nous surprendre.

L’Université et la Recherche sont dans une situation qui n’est pas digne d’un pays comme le nôtre. Le budget que notre Nation y consacre est un des derniers de l’Union européenne. Ce n’est tout simplement plus tolérable.

Il existe des solutions, il y a une révolution à opérer pour donner toutes leurs chances à nos jeunes, en faisant la généralisation de l’alternance après le bac, quelle que soit la formation de chacun. 

Pour leur permettre de confronter ce qu’ils apprennent à ce que le monde attend d’eux.

Mes chers amis, je vois en ce moment, avec vous qui êtes si nombreux, que je ne suis pas la seule à vouloir m’engager. 

Je vois les communes, les départements, les régions de notre magnifique pays se lever pour porter la parole des Françaises et des Français, qui ont tellement d’ambition et d’espoir pour lui. 

Si ce rendez-vous de Villeurbanne est si important, c’est parce qu’il marque nos premiers pas. Le chemin sera long, mais je sens notre force et je sais notre détermination.

Je crois qu’il est temps que la France fasse confiance à ses communes, et ça n’est pas l’enjeu d’une énième réforme, c’est avant tout une question d’expérience, d’état d’esprit, et parce que ça marche, c’est efficace.

Les idées ne peuvent pas venir d’en haut mais directement de celles et ceux qui font la France, entrepreneurs, syndicats, commerçants et artisans, agriculteurs, créateurs de l’économie solidaire ou acteurs de la culture, bénévoles engagés, retraités, jeunes et moins jeunes, élus locaux, tous ont leur mot à dire.

Nous sommes en première ligne de cette autre manière d’agir, qui prend le temps de l’écoute, qui laisse sa place au dialogue, à la considération, qui assume de décider quand il faut changer les choses.

Il faut entendre les Françaises et les Français.

Un pays n’est pas la somme des individus qui le composent. 

Les femmes d’un côté et les hommes de l’autre, les très riches et ceux qui n’ont rien, les salariés et les indépendants, les habitants des grandes villes et des campagnes. 

Il faut cesser d’opposer les Français les uns aux autres. Je ne supporte plus cette manière de faire vivre le débat public.

Renouer avec la sincérité, la vérité et l’humilité.

La considération.

La considération pour chacune et pour chacun qui fait aujourd’hui tant défaut.

Et donc la reconnaissance.

Reconnaître chacune et chacun pour ce qu’il est, et lui permettre de bâtir ce qu’il veut devenir.

Reconnaître chacune et chacun pour ce qu’il fait, et lui permettre d’en vivre dignement.

Reconnaître chacune et chacun où il est, et lui permettre de préserver son environnement.

Pour cela nous devons bâtir ce mouvement qui dépasse largement les familles politiques et qui a vocation à retrouver celles et ceux qui s’en sont éloignés. 

Aujourd’hui, nous avons échangé beaucoup d’idées, formulé des propositions, confronté nos points de vue. Nous construisons progressivement un socle d’idées en commun.

Dès demain, mes chers amis, je vous propose d’aller à la rencontre de toutes celles et tous ceux qui désespèrent, qui ne croient plus en la capacité de la politique d’améliorer leur quotidien ni l’avenir de leurs enfants.

Nous nous appuierons sur les initiatives qui ont prouvé qu’il était possible de rassembler les énergies dans nos communes, nos départements, nos régions. 

C’est Carole Delga qui en a fait la formidable démonstration, qui animera cette dynamique et je tiens, très chère Carole à te remercier pour à nouveau pour ton engagement, ta fidélité et te féliciter pour ta si belle victoire.

Allons-y, c’est le moment, mobilisons-nous.

Quand je vois votre énergie, votre force, votre envie, je me dis que tout est possible, avec enthousiasme, avec espoir, nous allons bâtir le projet d’une France en commun.