Bibliographie politique de l’été

Nous aimons la Culture et particulièrement la lecture qui en est l’un des principaux instruments. C’est pourquoi, on se dit que ce serait bien en cette fin d'été de partager avec le plus grand nombre cette passion à travers une petite liste pour finir de bronzer tout en se cultivant.

Aussi, pour bronzer utile à Paris-Plages ou sur tout autre lieu calme et reposant, nous vous proposons une petite liste d'ouvrages susceptibles d’attirer votre intérêt voire combler votre curiosité…

 Qu’est-ce qu’un gouvernement socialiste ? Ce qui est vivant et ce qui est mort dans le socialisme, Franck FISHBACK, LUX édition, 18 €. 

En retournant aux origines philosophiques du socialisme, Franck Fishback retrace des chemins que les appareils socialistes et sociaux-démocrates semblent avoir laissé en jachère préférant reprendre les termes et les méthodes des conservateurs ou des néo-libéraux. C’est un voyage exigeant et critique au sein de la pensée de Hegel, de Marx, de Durkheim ou de Dewey qui se lit avec facilité mais dont tout militant socialiste ne ressortira pas indemne. 

 

« Ce que l'école peut encore pour la démocratie, Pourquoi ne pas tenter de faire de nos classes le lieu de l’apprentissage, obstiné et joyeux à la fois, de la liberté de penser et de la capacité à fabriquer du commun ? », Philippe MEIRIEU, 19,9 €

Dans ce nouvel essai personnel et toujours engagé, Philippe Meirieu raconte son histoire de la pédagogie et répond à quelques questions brûlantes : face aux inégalités et aux injustices, à la montée des individualismes et des intégrismes, aux crises de toutes sortes qui menacent notre avenir commun, l’éducation peut-elle encore quelque chose ? Comment repenser notre École pour qu’elle soit en mesure de répondre à ces urgences ? 

 Pourquoi les pauvres votent à droite, Thomas FRANK, éditions Agone, 13 €. 

Un classique qui vient d’être réédité en poche et qui analyse avec brio le basculement conservateur d’une large partie de l’électorat populaire aux Etats-Unis, de quoi nous donner à réfléchir au vu du poids qu’a pris le Front national chez les plus pauvres. 

 

 – Bureaucratie, David GRAEBER, éditions Babel (Acte Sud), 8,80 €. 

Nous serions parait-il écrasé parles normes, les règles complexes, les formulaires toujours plus long à remplir. Cette jungle administrative serait le signe nous dit-on souvent du poids de l’Etat, du système social, de services publics et d’administrations incompétentes. David Graeber prend le contrepied de cette vision pour émettre une hypothèse inverse : et si la bureaucratie était le meilleur allié du capitalisme financier ? Et si le néo-libéralisme créait une “bureaucratisation totale” ?

 

 L’ordre du jour, Eric VUILLARD, Acte Sud, 16 €. 

Petites pépites de littérature, les livres d’Eric Vuillard sont à la fois de formidables séries de portraits et un tribunal sans merci des petitesses de l’Histoire. Après son magnifique récit de la prise de la Bastille (14 Juillet, Acte Sud, A lire aussi) le voici qui s’attaque au nazisme et à son mythe : celui d’une montée inexorable vers le pouvoir, celui d’une machine politique et militaire sans défaut. 

 

– Collection : “Les Précurseurs de la décroissance”, éditions Le Passager clandestin, 8 €. 

Les éditions Le Passager clandestin ont 10 ans, l’occasion de redécouvrir leur collection consacrée à la pensée sociale et écologique. De petits ouvrages qui se lisent facilement et qui donnent accès à des penseurs à redécouvrir d’urgence comme Simone Weil, Walter Benjamin ou André Gorz. Coup de cœur pour l’opus consacré à la pensée de Murray Bookchin, l’un des théoriciens de l’écologie sociale (ce qu’on appelle aujourd’hui “social-écologie” ou “écosocialisme”) encore très ignoré en France alors qu’il inspire nombre de mouvements dans le monde (comme le “municipalisme” kurde). 

 Introduction inquiète à la Macron-économie, Thomas PORCHER et Frédérich FARA, Les petits matins, 12 €. 

Un petit livre qui décrypte la pensée “complexe” du président à partir de différentes déclarations et actions de ces dernières années. Une bonne manière de dépasser l’admiration béate que certains médias entretiennent encore autour de la pensée “macronienne”.


 Punir, une passion contemporaine, Didier FASSIN, Seuil, 17 €. 

Au cours des dernières décennies, nos sociétés se sont faites plus répressives sans lien direct avec l’évolution de la délinquance (et surtout avec aucune influence sur elle). Didier Fassin s’efforce de saisir les enjeux de ce “moment punitif” en revenant aux fondements anthropologiques du châtiment. Alors que le tout répressif semble avoir gagné la bataille culturelle et que l’Etat d’urgence va rentrer dans le droit commun, ce livre invite à repenser la place du châtiment. 

 

 Un été avec Machiavel, Patrick BOUCHERON, édition des équateurs, 13 €. 

“L’intérêt pour Machiavel renait toujours au moment où s’annoncent les tempêtes” nous dit Patrick Boucheron formidable conteur et professeur au collège de France. Derrière des chroniques passionnantes se distingue une analyse fine des tensions politiques de notre époque : langue politique “périmée”, prise du pouvoir et impuissance des gouvernants, détournement de l’histoire… 

 

 Nouvelles du front, Marine TONDELIER, Les liens qui libèrent, 18 €. 

Marine Tondelier est élue d’opposition à Hénin-Beaumont, vitrine du lepenisme municipal depuis les élections de 2014. Son récit très humain nous amène au cœur du système frontiste fait de clientélisme, de paternalisme social mais surtout d’une incroyable violence contre la moindre résistance.