Le 27 juin 1972, le Parti communiste français et le Parti socialiste se mettent d’accord sur le contenu d’un programme commun. Cinquante ans après, le 27 juin 2022, la Société française d’histoire politique, la Fondation Gabriel Péri et la Fondation Jean-Jaurès reviennent sur l’anniversaire de cette date pour une rencontre qui se focalisera à la fois sur les travaux d’histoire les plus récents, menés après le colloque de 2010, et sur les enjeux de mémoire portés par cet accord qui fut le programme politique le plus vendu et diffusé au XXe siècle.

Le 12 juillet 1972, le Parti communiste français (PCF) le Parti socialiste (PS) et les radicaux de gauche signent le Programme commun de gouvernement à l’Hôtel Continental. L’adoption de ce texte donne naissance à l’Union de la gauche. La rupture des discussions portant sur l’actualisation du texte en septembre 1977 et la désunion à gauche qui suit n’empêche pas la reprise du contenu du Programme commun dans les 110 propositions de François Mitterrand.

Au risque d’accorder une place trop importante au texte lui-même, il convient de réévaluer les questions programmatiques portées par cet accord, comme révélatrices des hégémonies culturelles et des dynamiques politiques alors en cours à gauche mais aussi de manière plus large au sein de la société.

Par ailleurs en termes de mémoire, il s’agit d’essayer d’aller au-delà des figures emblématiques de François Mitterrand et de Georges Marchais, et des petites phrases prononcées sur les plateaux de télévision comme celle prononcée par le leader communiste en 1980 « Fais les valises, on rentre à Paris ». Le retour sur les choix programmatiques actées ou éludées à l’occasion en 1972 peuvent également permettre d’appréhender, au miroir de l’histoire, certains des positionnements et des interrogations actuelles à gauche.

 

Programme

10h: Accueil

Présentation et problématiques, état de la recherche, par Christophe Batardy, docteur en histoire, université de Nantes

10h30-12h15 : Table 1 – Choix et impensés programmatiques (1972 et 1977)

Présidence : Jean-Numa Ducange, professeur des universités, université de Rouen, membre junior de l’Institut universitaire de France

  • Le Programme commun à l’épreuve des enjeux énergétiques, par Alexis Vrignon, enseignant-chercheur, université de Pau et des Pays de l’Adour
  • Le Programme commun au temps de la Guerre froide : entre enjeux nationaux et internationaux, par Judith Bonnin, maitresse de conférences, université Bordeaux Montaigne
  • Les questions de Défense et le Programme commun, par Maxime Launay, doctorant, Sorbonne Université
  • La politique industrielle : les filiales de la discorde, par Mathieu Fulla, PRAG, Sciences Po Paris

Discussion

14h00-15h45 : Table 2 – Un moment programme commun ?

Présidence : Serge Wolikow, professeur émérite des universités, université de Bourgogne

  • « Gaullistes de gauche » une quatrième composante du Programme commun ?, par Bernard Lachaise, professeur émérite des universités, université Bordeaux Montaigne
  • Le Programme commun et les Lambertistes : de la critique au SO du 10 mai 1981, par Jean Hentzgen, docteur en histoire, université Le Havre Normandie
  • Un anticommuniste, commis voyageur de l’union de la gauche. Gaston Defferre, par Anne-Laure Ollivier, professeure agrégée d’histoire en CPGE littéraires, lycée Camille Guérin, Poitiers
  • Le Programme commun dans les médias : peut-on parler d’hégémonie culturelle ?, par Pierre-Emmanuel Guigo, maître de conférences, université Paris Est Créteil

Discussion

16h00-17h30 : Table 3- Postérités et mémoire

Présidence : Noëlline Castagnez, professeure des universités, université d’Orléans

  • Les lieux du Programme commun, par Christophe Batardy, docteur en histoire, université de Nantes
  • De la rupture du programme commun à la victoire des 110 propositions, 1978-1981, par Gilles Richard, professeur émérite des universités, université de Rennes 2
  • Le Programme commun, d’hier à aujourd’hui, par Jean Vigreux, professeur des universités, université de Bourgogne

Discussion

17h30 : Conclusions, par Marc Lazar, professeur des universités en histoire et sociologie politique, Sciences Po Paris