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Les parentalités, l’une des clés de voûte des inégalités entre les femmes et les hommes

Contribution de la section PS20e – Commune de Paris à la Convention nationale “Le temps des femmes” Les parentalités, l’une des clés de voûte des inégalités entre les femmes et les hommes Dans le cadre de la convention féministe du Parti Socialiste, la section du 20ème a choisi de s’intéresser particulièrement aux enjeux liés aux parentalités qui sont au cœur des inégalités entre les femmes et les hommes. Avant toute chose, rappelons que les femmes ne devraient jamais subir d’injonctions à avoir des enfants et que nous évoquerons dans cette contribution les parentalités sous toutes leurs formes et pas uniquement les couples hétérosexuels. Mais, force est de constater que lorsque l’on devient parent, les attentes de la société sont disproportionnées en fonction du genre. Les représentations quant à la présence auprès des enfants ou quant à l’éducation (IV) sont différentes et les femmes voient leurs carrières impactées (V). En amont des parentalités, deux enjeux d’égalité professionnelles sont encore trop mal appréhendés : la santé menstruelle (I) et les congés maternité et modes de garde (II). Après la naissance de l’enfant, la monoparentalité, situation le plus souvent vécue par des femmes, renforce ces inégalités (III). Briser le tabou de la santé menstruelle Phénomène aussi normal que naturel, les menstruations (ou règles) sont toujours un sujet tabou. Ce n'est qu'en juin 2022 que l’OMS a réclamé que la santé menstruelle soit une question de santé et de droits humains et non une question d'hygiène. La douleur des femmes est sous-estimée, banalisée et invisibilisée, particulièrement dans le milieu professionnel mais aussi dans le milieu carcéral alors que ces troubles peuvent avoir une incidence importante sur les femmes souffrant de dysménorrhées (endométriose, syndrome des ovaires polykystiques, fibrome ou troubles dysphoriques prémenstruels...). Crampes abdominales, vertiges, nausées, fatigue intense, irritabilité… Autant de symptômes qui affectent la vie personnelle et professionnelle des femmes. Aucun cadre légal ne permet actuellement aux femmes de prendre un congé rémunéré lorsqu'elles souffrent de dysménorrhées. Deux propositions de loi socialistes ont été déposées en ce sens au Parlement en 2023. La Ville de Saint-Ouen et son maire, Karim Bouamrane, l’a déjà mis en place. La Ville de Paris et Anne Hidalgo souhaite, quant à elle, le faire au plus vite, en portant également un congé fausse couche. En effet, les règles ne sont pas la seule difficulté gynécologique à laquelle les femmes sont confrontées. En France, chaque année, 200 000 femmes sont victimes d'une interruption spontanée de grossesse, communément appelée fausse couche. Pour nombre de ces femmes et pour leurs partenaires, subir la perte d’une grossesse est un traumatisme. Congé maternité et modes de garde En France, la durée du congé maternité est au minimum de 112 jours et de seulement 28 jours (dont uniquement 4 obligatoires !) pour le congé paternité et d’accueil. Pendant le congé maternité, les femmes en France bénéficient d'indemnités journalières versées par la Sécurité sociale. Plafonnées et basées sur leurs salaires qui souffrent déjà d’un écart avec ceux des hommes. Certaines femmes peuvent faire face à des discriminations ou à des préjugés au retour de leur congé maternité. Cela peut se traduire par des difficultés à retrouver un emploi, des promotions manquées, des traitements différenciés au sein de l’entreprise ou entraîner des difficultés à concilier leur vie professionnelle et familiale. Certaines femmes, en raison de leur secteur ou régime d’activité, ne bénéficient pas du droit au congé maternité. C’est ainsi que les contrats atypiques (les intermittentes, les contrats d'intérim, les contrats de mission ou les contrats saisonniers), les travailleuses indépendantes (les micro-entrepreneuses, les freelances, etc...) ne sont pas couvertes par le régime général de la Sécurité sociale. Les règles spécifiques varient en fonction du type de contrat et des réglementations associées. Les salariées en situation administrative précaire telles que les travailleuses sans papiers ou les demandeuses d'asile peuvent ne pas bénéficier des mêmes droits et protections que les citoyennes françaises ou les résidentes régulières. Cela peut limiter voire empêcher l’accès au congé maternité. Ces entraves sont accentuées par les difficultés des familles pour trouver un mode de garde. 4 familles sur 10 ne disposent pas de places d’accueil pour leur jeune enfant. Ce déficit de mode de garde qui n’est pas nouveau renforce les inégalités sociales et pénalise particulièrement les femmes. Développer des modes de garde dans la petite enfance, contribue à faire évoluer la société dans son ensemble et représente un « investissement » sur le long terme en faveur des citoyens de demain. En effet, la garde d’enfant permet de libérer les premières tâches parentales auxquelles les femmes sont très largement assignées ; c’est une solution dans la lutte contre la pauvreté, notamment chez les moins qualifiés, en créant les conditions de ne pas décrocher du marché du travail ; cela contribue à lutter contre l’échec et les inégalités scolaires. Les modes de garde collectifs et la préscolarisation favorisent, en effet, le développement des capacités cognitives. Les familles monoparentales, concentré d’inégalités entre les femmes et les hommes En 2020, l’INSEE recensait 25% de familles monoparentales en France, soit 2 millions de familles où les enfants résident avec un seul parent. Ce chiffre est en progression constante ces dernières années. Ces familles concentrent les inégalités pour une raison simple : les revenus diminuent fortement avec la perte d’un salaire et il est souvent difficile pour le parent seul de concilier la prise en charge et l’éducation des enfants avec le travail pour nourrir la famille. Les acteurs de terrain et les associations estiment que les enfants issus de familles monoparentales arrivent plus souvent le ventre vide à l’école. Il s’agit d’une problématique prégnante relevant des inégalités femmes-hommes puisque 82% des parents seuls sont des femmes, sans doute en partie à cause des rôles prétendument associés aux femmes que nous avons déjà décrit dans les premières parties. Ces familles monoparentales sont beaucoup plus sujettes à la pauvreté et à l’extrême pauvreté. Ainsi, 41% des enfants en famille monoparentale vivent en-dessous du seuil de pauvreté, contre 21% pour l’ensemble des enfants. Et là encore, les inégalités femmes-hommes persistent puisque les enfants avec une mère seule sont 45% à vivre en-dessous du seuil de pauvreté, contre 22% des enfants avec leur père seul. Effectivement, les pères seuls sont plus souvent propriétaires de leur logement, plus souvent en emploi et lorsqu’ils le sont, plus souvent cadres que les mères seules. Pour les femmes seules, la difficulté résulte donc à choisir entre avoir un emploi et être en capacité d’élever ses enfants. Les mères seules sont beaucoup plus souvent au chômage que les hommes, ont souvent des emplois précaires aux horaires contraints, les obligeant souvent à recourir au temps partiel subi, diminuant d’autant les revenus des familles. Il est donc particulièrement important de développer les modes de garde, comme nous le disions dans la section précédente et d’accompagner, soutenir et financer le milieu associatif et les tiers-lieux pour aider les familles monoparentales à obtenir le droit au répit familial, pendant quelques heures, histoire de pouvoir penser à autre chose et faire autre chose. Cette augmentation des familles monoparentales revête d’un phénomène récent : la multiplication des structures familiales en France avec un éclatement du modèle après-guerre (augmentation des divorces et naissances hors-mariages notamment) sur lequel a été construit le système de politiques familiales. Cet éclatement semble plutôt être une bonne chose illustrant une amélioration concrète de la situation des femmes françaises, qui pouvaient très difficilement divorcer et donc quitter une relation difficile dans les années 1960. Ces évolutions récentes demandent toutefois une remise à plat des allocations familiales afin d’aider en particulier les femmes seules qui sont dans des situations de précarité et plus souvent isolées. Les politiques publiques doivent ainsi permettre le maintien à l’emploi, crucial pour limiter la pauvreté, permettre à ces familles d’obtenir de façon prioritaire des places en crèche aux horaires élargis, réfléchir à des systèmes d’allocation permettant de les sortir de la pauvreté. Une culture de l’égalité dans la famille et à l’école La famille et l’école sont les deux premières instances de sociabilisation des individus ; en cela, elles sont deux lieux cruciaux de formation des stéréotypes de genre, croyances et attentes que nous pouvons avoir tout au long de notre vie. Dès le plus jeune âge, les enfants sont exposés à des messages subtils et parfois explicites de la part de leur famille concernant les rôles et les comportements « appropriés » pour les garçons et les filles. Les attentes et les comportements spécifiques sont ainsi perpétués à travers la manière dont on s’adresse aux enfants, mais aussi à travers les jouets, les vêtements, les activités et les responsabilités peuvent être différenciés en fonction du sexe. Les récompenses et les punitions pérennisent également des schémas de comportements basés sur les stéréotypes de genre. L’Ecole de la République, en tant que vecteur des normes et valeurs qui fondent notre société, se doit d’être exemplaire en matière d’éducation à l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour cela, les enseignements doivent évidemment être exempts de toute discrimination, l’occupation de l’espace doit être repensée et les cours d’éducation à la vie sexuelle et affective approfondis, en se délestant des normes genrées. L’égalité professionnelle, un objectif atteignable ? La parentalité impacte plus durement la vie des femmes sur le développement de leur carrière, sur l’accès à la formation et sur le calcul de la retraite. Les « responsabilités familiales » ont des effets distincts selon le genre, en raison d’une organisation stéréotypée des fonctions sociales. L’ « intériorisation inconsciente » des clichés – le bon père de famille, sérieux et travailleur et la jeune mère émotionnellement fragile – est l’une des hypothèses pour expliquer ce phénomène. Le niveau social et le secteur d’activité sont aussi le reflet de l’écart constaté dans les taux du chômage. Les parentalités influent également sur la gestion du temps et amènent les femmes à réduire leur temps de travail, les mères ayant plus souvent recours au travail à temps partiel, d’autant plus lorsqu’elles élèvent leurs enfants seules. Là aussi le genre et le niveau d’études sont un facteur à prendre en compte. Tous ces facteurs sont également responsables des inégalités salariales qui se répercutent lors de la retraite où les femmes perçoivent des pensions 40% moins élevées en moyenne. De nombreux aspects des parentalités sont pris en compte par les dispositions du code du travail : congés maternité, parental d’éducation, pour garde d’enfant malade, protection de la femme enceinte… La régionalisation des aides introduit des inégalités territoriales. Tous ces dispositifs se heurtent à des difficultés organisationnelles liées aussi bien aux préjugés idéologiques qu’à la difficulté de mettre en synergie des contraintes antagonistes : aspirations des parents, exigences des entreprises, engagement de la dépense publique. Il convient donc de conjuguer esprit de synthèse et audace innovante, démarche qui nécessite information, proposition, débat et volonté d’action. Ainsi, voici les propositions que nous souhaitons porter dans le cadre de cette convention : Santé menstruelle Instaurer un congé menstruel pour les femmes souffrant de dysménorrhées ou d’endométriose, entièrement pris en charge par la Sécurité Sociale sur le même régime que celui des arrêts maladies classiques, sans délai de carence et après consultation auprès d’un médecin généraliste ou d’un gynécologue. Instaurer un congé fausse couche pour les femmes affectées par une interruption spontanée de grossesse, dont doit également pouvoir bénéficier le partenaire, afin qu'il puisse accompagner la femme qui subit ces traumatismes physiques et psychologiques. Intégrer l’endométriose dans la liste des affections de longue durée (ALD) exonérantes, dite ALD 30. Faciliter le recours au télétravail pour celles dont l'activité professionnelle est compatible avec l'exercice du télétravail, et à défaut proposer des mesures d'aménagement, d'adaptation ou de transformation des conditions de travail (poste de travail, temps et horaires de travail, évolution de carrière). Élargir l'Index de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes à des critères plus qualitatifs sur les actions des entreprises pour créer un environnement de travail « bienveillant » à l'égard des femmes qui souffrent de pathologies menstruelles invalidantes, dont l’endométriose. Améliorer la formation des professionnels de la santé au travail sur les pathologies gynécologiques et obstétricales. Recruter massivement des gynécologues, sage-femmes et psychologues alors que de nombreuses femmes ont des difficultés à obtenir des rendez-vous dans des délais raisonnables et que les déserts médicaux sévissent particulièrement sur ces spécialités. Sensibiliser les managers, les responsables RH et les partenaires sociaux sur ces sujets afin de garantir un meilleur accompagnement des salariées. Investir massivement dans la recherche sur la santé des femmes pour améliorer l'accès aux soins et la qualité de la prise en charge. Congé maternité et modes de garde Sur le congé maternité et d’accueil : Aligner le congé paternité sur la durée du congé maternité post-natal avec maintien du salaire pour les deux S’assurer que toutes les femmes puissent bénéficier d’un congé maternité, quel que soit leur statut (indépendantes ou non) et leurs secteurs d’activités. Instaurer une flexibilité du congé maternité pour permettre aux femmes de choisir la durée et le moment qui conviennent le mieux à leur situation individuelle. Inciter les entreprises à favoriser un environnement propice à l'égalité et à la protection des droits des femmes tout au long de leur parcours professionnel. Il est essentiel de lutter contre les discriminations liées à la maternité sur le lieu de travail et de promouvoir une culture d'égalité et de respect. Ces mesures nécessitent une collaboration entre les gouvernements, les employeurs, les syndicats et les organisations de défense des droits des femmes. Sur les modes de garde : Créer un service public national d’accueil de la petite enfance pour garantir une égalité territoriale. Revaloriser les métiers de la petite enfance en matière de formation et de rémunérations pour rendre la filière plus attractive. Étendre les aides financières et solutions de modes de garde aux enfants jusqu’à 12 ans. Instaurer, comme dans le secteur du logement avec le 1% patronal, une contribution obligatoire des employeurs au financement de structures de modes de garde. Développer les modes de garde qui combinent l’accueil en mode collectif et individuel pour répondre aux besoins des métiers aux horaires atypiques (travail de nuit, du dimanche, temps partiels…) et y adosser un complément d’aide financière financé par l’Etat. Les familles monoparentales, concentré d’inégalités entre les femmes et les hommes 1. Prioriser pour les familles monoparentales l’accès aux places en crèche et les consultations pédiatriques à l’hôpital. 2. Proposer de façon prioritaire aux familles monoparentales des modes de garde aux horaires élargis afin de permettre le maintien à l’emploi et donc limiter la pauvreté de ces familles. 3. Repenser les politiques familiales qui semblent poursuivre des objectifs parfois ambivalents (universalité des aides VS ciblage sur les familles vulnérables) avec pour objectif de limiter au maximum la pauvreté que vivent en particulier les familles monoparentales. 4. Instaurer un petit-déjeuner à l’école, sur le modèle de ce qui est en passe d’être généralisé dans le 20ème arrondissement de Paris, afin de lutter contre la mal-nutrition et permettre à tous les enfants de réussir. 5. Financer et accompagner le milieu associatif et les tiers-lieux pour aider les familles monoparentales via le répit familial 6. Renforcer et faire connaître les services de Protection Maternelle et Infantile (PMI) qui permettent une médecine gratuite et un accompagnement crucial aux femmes enceintes et aux nouveaux-nés Instaurer une culture de l’égalité dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité Former les enseignants aux enjeux de la communication verbale, dénuée de toutes attentes liées au genre en termes de résultats scolaires mais aussi de comportement – remettre en œuvre l’ABCD de l’égalité (mis en place en 2013 par Najat Vallaud-Belkacem a fait l’objet d’une expérimentation dans 600 classes. Malgré les retours positifs du dispositif, il n’a jamais été généralisé) Repenser les cours de récréation qui révèlent la place « réservée » aux filles et aux garçons dans notre société, sur le modèle des cours oasis initiées par la Ville de Paris Penser les équipements sportifs pour favoriser la mixité des usages Sensibiliser les enfants et les parents sur les enjeux des stéréotypes de genre et lutter contre ceux-ci Lutter contre l’orientation genrée vers les filières et les métiers Mettre en place une éducation à la vie affective et sexuelle qui inclut la notion de consentement, de pornographie ou de violences sexuelles Impact de la parentalité sur la vie professionnelle 1. Tendre à une harmonisation des aides proposées dans tous les aspects liés à la parentalité 2. Entreprendre des campagnes massives d’information sur les droits existants dans les médias 3. Développer des incitations à la formation 4. Réduire les inégalités de pension de retraite en prenant en compte les temps d’interruption de carrière correspondant à la parentalité

L’endométriose une cause nationale pour arrêter d’invisibiliser la douleur des femmes

Contribution Section 12 Philippe Farine L’endométriose : Une cause nationale pour arrêter d’invisibiliser la douleur des femmes L’endométriose, une maladie encore trop peu connue : L’affabulation et l’hyper-irritabilité face à la douleur sont encore souvent associées au sexe féminin de façon congénitale et caricaturale. La science a pourtant prouvé le contraire mais les stéréotypes demeurent. Cela a une influence considérable sur le traitement des maladies et des organes génitaux féminins, particulièrement préjudiciable à la santé des femmes. À cette minimisation ou négation de la douleur, qui peut aller jusqu’au refus de soin, s’ajoute une méconnaissance de maladies hautement invalidantes comme le vaginisme, la névralgie pudendale ou encore l’endométriose. Cette maladie touche aujourd’hui 1 personne menstruée sur 10 soit 2,5 millions de personnes en France. Très éprouvante, elle complique la scolarité des adolescentes puis la vie professionnelle des femmes. Grâce aux associations, l’endométriose commence à s’imposer depuis quelques années comme un enjeu de santé publique. Les discours médiatiques, associatifs et institutionnels ont toutefois jusqu’à récemment surtout insisté sur l’infertilité. Mais la « cause » des femmes doit ici être entendue au-delà de cette seule perspective : aucune personne touchée ne doit plus rester invisibiliser et sans soins, en souffrance physique ou morale, parce qu’elle n’a pas de projet de grossesse. Les médecins généralistes et gynécologues de villes, acteurs clés pour une prise en charge de première intention et/ou une orientation vers des équipes dédiées, ne sont par ailleurs pas formés, ce qui retarde les diagnostics et l’entrée dans le parcours de soins. Le premier diplôme inter-universitaire dédié à l’endométriose n’a vu le jour qu’en 2019. Les troubles liés à cette maladie chronique sont ensuite lourds de conséquences pour le travail et la carrière des personnes concernées. Selon l’enquête EndoVie, menée par Ipsos en collaboration avec l’association EndoFrance et le laboratoire Gedeon Richter en 2020, 65 % des femmes actives atteintes d’endométriose déclarent que la maladie a un impact négatif important sur leur bien- être au travail. Ces douleurs sont particulièrement aiguës pendant les règles, mais peuvent survenir n’importe quand. 64 % des femmes interrogées disent avoir parlé de leur endométriose à leur direction, le plus souvent après une absence prolongée ou des arrêts fréquents. Dans 25 % des cas, la direction s’est montrée compréhensive et a proposé des aménagements d’horaires ou de poste. Mais dans 12 % des cas, elle a réagi négativement en tenant des propos inadaptés ou malveillants. Enfin, 8 % affirment que leur direction a pris des décisions négatives affectant leur poste. Une personne atteinte d'endométriose peut demander une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). L'endométriose est une maladie qui peut aussi entrer dans le cadre d'une Affection Longue Durée (ALD) dite 31, ce qui donne droit à une prise en charge de certains frais médicaux. Pour y avoir droit, la personne concernée doit être atteinte d'une endométriose sévère qui nécessite un traitement de plus de 6 mois. Cela signifie surtout que c’est à la libre appréciation du médecin conseil et de l’Assurance Maladie d’accorder ou non cette ALD. A l’évidence, les critères actuels fonctionnent comme des « plafonds de verre » avec des seuils de douleur féminine légitime et d’inégalités de santé acceptables qui n’ont pas été revus depuis longtemps. Pour toutes ces raisons, il est indispensable de déployer de nouvelles mesures et politiques publiques qui permettront de s’emparer, de façon transversale et coordonnée, de tous les enjeux liés à l’endométriose. Sans doute parce que les mots n’ont pas encore été suivis d’effets à la hauteur du défi, beaucoup ont dû oublier que le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé le 11 janvier 2022 le lancement d’une Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. L’enjeu n°1 : Faire connaître et sensibiliser le grand public à l’endométriose • Favoriser et routiniser le remplacement de la terminologie « femme » par « personne menstruée » pour inclure les personnes transgenres dans le périmètre de toute nouvelle politique publique de santé ou de recherche sur l’endométriose. • Mettre en place une meilleure formation initiale et continue des médecins, infirmiers, psycologues, sage-femme, etc. (les médecins généralistes, les gynécologues de ville mais aussi les pédiatres recevant encore des adolescentes, les médecins du travail qui peuvent être des alliés pour obtenir des aménagements de poste, mais également les radiologues et échographes pour améliorer la fiabilité des examens d’imagerie diagnostique). • Introduire dans les programmes scolaires (sur les horaires de SVT et d’éducation à la sexualité) une sensibilisation aux maladies gynécologiques hautement invalidantes comme l’endométriose. • Doter les infirmeries des collèges, lycées et universités de publications en accès libre à la consultation (flyers associatifs, romans graphiques comme « L'endométriose de Clara » publié en 2022 chez Dunod). • Organiser des journées de sensibilisation dans toutes les entreprises et administrations afin d’informer sur les mécanismes de la maladie, les symptômes et le handicap qui en résulte. • Augmenter massivement les financements de la recherche publique sur l’endométriose (données épidémiologiques ; recherche clinique et fondamentale). Accélérer l’insertion des chercheurs français dans les alliances de recherche européennes et internationales sur le sujet. L’enjeu n°2 : La prise en charge de toutes les personnes menstruées • Construire sur tout le territoire national des filières de dépistage et de soins permettant de faciliter les parcours de prise en charge nécessitant l’intervention d’équipes médicales pluridisciplinaires (gynécologue, urologue, gastro-entérologue, pneumologue, radiologue, algologue, etc...). Dans ces parcours, garantir systématiquement la présence d’un assistant.e social.e pour faciliter les démarches et les demandes d’aides. • Labelliser des centres experts dédiés à l’endométriose par les ARS ; y inclure des consultations anti douleurs spécifiques pour la prise en charge de la douleur chronique. • Inscrire rapidement l’endométriose sur la liste des Affection Longue Durée (ALD 30) • Permettre et rembourser l’accès aux thérapies douces et complémentaires (ostéopathie, yoga, relaxation, acupuncture, kinésithérapie viscérale, sophrologie, hypnose, alimentation anti- inflammatoire, cures thermales) qui sont préconisées par les médecins et prendre en charge l’ensemble des examens nécessaires au suivi de la maladie (IRM, échographie pelvienne, etc) L’enjeu n°3 : Permettre aux personnes atteintes d’endométriose d’alléger leur quotidien professionnels • Mettre en place le congés menstruel pour toutes les personnes menstruées qui souffrent chaque jour / mois. • Permettre aux femmes de s'absenter du travail en cas de règles douloureuses, sans perte de salaire ni jours de carence.

Vers un féminisme du réel.

Depuis le 1er janvier 2023 les pensions alimentaires sont automatiquement versées par l'intermédiaire de l'Agence de recouvrement et d'intermédiation des pensions alimentaires (Aripa) gérée par la Caisse d'allocation familiale (CAF) et la Mutualité sociale agricole (MSA) quel que soit le type de décision (divorce judiciaire, divorce par consentement mutuel extra-judiciaire, décision du juge concernant l’exercice de l’autorité parentale pour les parents non mariés ou divorcés, titre exécutoire délivré par la CAF. ) Ce que je veux denoncer c'est l'obligation qui est faite aux créanciers d'aliments de mettre en cause le débiteur ce qui oblige souvent la femme à prendre contact avec l'homme qu'elle a fuit le plus souvent. Je suggère par exemple de modifier l'article L262-10 du code de l'action sociale et des familles qui subordonné le droit au revenu de solidarité active à la condition que le foyer fasse valoir ses droits : 1° Aux créances d'aliments qui lui sont dues au titre des obligations instituées par les articles 203, 212, 214, 255, 342 et 371-2 du code civil ainsi qu'à la prestation compensatoire due au titre de l'article 270 du même code ; 2° Aux pensions alimentaires accordées par le tribunal au conjoint ayant obtenu le divorce, dont la requête initiale a été présentée avant l'entrée en vigueur de la loi n° 75-617 du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce. Ce texte est punitif . Les femmes dont la rupture avec leur partenaire était violente ne souhaitent avoir aucun contact avec ces derniers . Les CAF exigent la preuve d'une action judiciaire envers les créanciers d'aliments ou une raison de cette inaction . Certaines femmes sont découragent de cette procédure à encore mener Elles renoncent purement et simplement et tombent dans la précarité si elles ne sont pas accompagnées dans cette démarche administrative ou judiciaire.

Pour une politique publique des familles monoparentales

1/4 des enfants vivent avec un seul parent Les familles monoparentales représentent près d’un quart des familles. La monoparentalité n’est donc plus marginale et concerne très majoritairement les femmes (à plus de 80 %). Ainsi, 1 femme sur 3 fera l’expérience, dans sa vie, d’être seule « en charge » de son ou ses enfant(s). Quand on parle familles monoparentales, on pense tout de suite à la monoparentalité subie, le couple restant la norme de vie dominante. D’ailleurs, la monoparentalité constitue bien souvent une étape de vie : la plupart des parents seuls reforment un couple avant le départ des enfants du domicile familial (plus difficilement néanmoins pour les mères de familles monoparentales sans diplôme). Mais la monoparentalité peut être choisie et elle l’est aussi. Quelle qu’en soit la raison, c’est un fait social à intégrer. Très rares dans les années 70 (9,4 % des familles) et plutôt dans le haut de la hiérarchie sociale, les familles monoparentales sont de nos jours plus souvent le fait de femmes relativement peu diplômées donc plus « facilement » au chômage, avec des emplois souvent peu qualifiés. Choisi ou subi, ce mode de vie pose des difficultés d’organisation et entraîne une baisse notable de niveau de vie. La difficulté principale est d’ailleurs l’accès à l’emploi parce que la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle est rendue beaucoup plus compliquée. La monoparentalité constitue l’une des premières causes de pauvreté Le niveau de vie moyen par personne au sein des familles monoparentales est inférieur d’un tiers à la moyenne des autres familles. Après prestations sociales, 19 % des familles monoparentales sont considérées comme pauvres (au seuil de pauvreté équivalent à 50 % du revenu médian), contre 7 % des couples avec enfants (données Insee 2018). Pour les personnes seules avec enfant qui n’ont pas d’emploi, ce taux monte à plus de 40 %. Les familles monoparentales sont donc plus pauvres que les autres : 1/3 des familles monoparentales vit sous le seuil de pauvreté. Seules les allocations familiales et les allocations logement évitent à une partie des familles monoparentales de vivre dans l’extrême dénuement. Ce sont ainsi 40,5 % des enfants élevés chez un parent isolé qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Mais là encore et ça n’étonnera personne (quoique…), la pauvreté monoparentale est aussi « genrée » : les enfants en famille monoparentale avec leur père sont moins souvent pauvres que ceux résidant avec leur mère (Insee focus n° 249 les familles en 2020). Les pères des familles monoparentales sont plus souvent propriétaires de leur logement, ils sont aussi nettement plus souvent en emploi et quand ils sont en emploi ils sont aussi plus souvent cadres. Mais les familles monoparentales n’intéressent pas les politiques publiques Les familles monoparentales sont un impensé politique. Pourtant elles ont bien interpelé le politique ces dernières années : les mères isolées étaient présentes sur les ronds-points, parmi les « gilets jaunes » qui étaient pour 45 % des femmes et des femmes des classes populaires, catégorie sociale traditionnellement peu mobilisée politiquement. Elles ont même témoigné de leur situation marquée par la précarité lors du « grand débat national » mais n’ont fait l’objet d’aucune mesure ciblée. De là à y voir une survivance, dans la mémoire et l’inconscient collectifs, de la mauvaise réputation et du rejet social des « filles-mères »… Pourtant ce sujet concerne des millions de personnes _ 2 millions de familles sur un total de 8 millions, 4 millions d’enfants mineurs _ et avec une conséquence majeure : l’appauvrissement. La question des conditions de vie des familles monoparentales est donc de fait une question sociale centrale. Mais les familles monoparentales n’intéressent pas les politiques publiques. Même la politique familiale, champ dont elles sont censées relever, n’a pas vraiment pris la mesure de cette évolution sociétale majeure. Il faut dire, qu’en dépit de ses évolutions, celle-ci repose toujours sur le modèle d’un homme qui travaille et qui prend en charge un foyer, avec une femme et des enfants. C’est tellement vrai que si une femme en charge seule de son ou ses enfants choisit de (re)vivre en couple, elle perd automatiquement l’allocation de soutien familial (si elle en bénéficiait). Le nouveau compagnon est donc censé contribuer à l’entretien du ou des enfants. C’est du moins ce qui est attendu de lui par la société. Et la mère, elle, est donc placée, de fait, dans une relation de dépendance financière envers son nouveau conjoint, pour l’éducation de son ou ses enfant(s). Or, une politique familiale qui laisse de côté 25 % des familles est une politique « out » et obsolète. Il faut donc faire évoluer les fondements de notre politique familiale pour qu’elle s’adapte à l’évolution des familles dans leur diversité. Il s’agit non seulement d’un enjeu social mais également d’un enjeu de valeurs. La politique familiale en lien avec la maîtrise du corps des femmes est un axe privilégié de l’offensive réactionnaire des populistes, y compris en Europe : remise en cause du droit à l’IVG, du droit aux divorces des femmes mères d’enfant(s) mineur(s)… Chez nous, la « réforme des retraites » a vu refleurir la demande d’une politique nataliste du côté du RN bien évidemment, chez les LR, mais pas que… au modem aussi. Même Ségolène Royal s’y est adonnée ! Notons d’ailleurs, au passage, que la casse du système des retraites opérée par le gouvernement est particulièrement sexiste, puisque l’augmentation de la durée d’activité sera deux fois plus importante pour les femmes nées à partir de 1972 que pour les hommes (notamment du fait des carrières hachées qui marquent le travail des femmes). La refonte de la politique familiale est donc doublement nécessaire mais elle n’est pas suffisante. Le spectre des mesures à couvrir est large et se déploie dans tous les champs ministériels ou presque : - Refonte de la politique fiscale - Aides ciblées (rien en dehors de l’allocation de soutien familial destinée à l’éducation des enfants pour les familles monoparentales les plus précaires dont d’ailleurs un parent isolé éligible sur deux ne la réclamerait pas) - Accès au logement et logement adapté (par exemple habitat partagé avec des services mutualisés) - Accessibilité des transports en commun, aide à la « mobilité verte » - Gardes d’enfant adaptée (crèches à horaires atypiques) - Politique de formation et d’accès à l’emploi - Réseau de soutien à la parentalité (…) Il faut donc sortir les familles monoparentales de la marginalité politique et construire des politiques publiques sectorielles convergentes. Comment ? En refusant la verticalité : nous souffrons trop actuellement d’un gouvernement qui nous assène ses politiques d’en haut, pour se comporter de la même manière avec des propositions toutes faites. Personne ne sait mieux que les familles monoparentales elles-mêmes leurs propres besoins. Proposons donc un objectif : faire des familles monoparentales un axe majeur de notre nouveau projet de société. Le but de cette contribution n’est pas d’établir une liste à la Prévert de mesures toutes faites en direction des familles monoparentales, mais de convaincre à la fois de la nécessité de construire une politique publique globale en faveur des familles monoparentales à travers un plan quinquennal dédié et de plaider pour un changement de méthode et une démarche de réelle co-construction de cette politique publique avec les premières concernées, à savoir les familles monoparentales elles-mêmes. Pour lutter contre les inégalités femmes / hommes et retrouver les classes populaires, construisons un plan quinquennal en faveur des familles monoparentales ! Sonia Zamai Section Aulne-Presqu’île PS29

L’écologie comme levier d’émancipation des femmes

Partant du constat que nous vivons dans des sociétés patriarcales, c’est-à-dire des systèmes de gouvernance où les hommes occupent majoritairement les places de pouvoir et de décision, nous pouvons en déduire que les hommes sont considérés comme supérieurs aux femmes, et par extension universels et dominants. Cette suprématie s’étend également à la nature dans une volonté de contrôle et d’asservissement. Elle nous conduit au désastre écologique qui est le nôtre aujourd’hui et pourrait bien signer la fin de l’humanité. Pourtant, rien ne permet d’affirmer que des sociétés matriarcales n’auraient pas suivi la même évolution vers une prédation toujours plus grande des « ressources » de notre planète. Les femmes, souvent essentialisées, ne sont pas des êtres plus proches de la nature que les hommes mais bien oppressées comme la nature par les hommes, d’où l’émergence partout dans le monde de nombreux mouvements « écoféministes ».

Face au dérèglement climatique, deux options sont possibles pour l’humanité : ne rien changer tout en se préparant au pire ou bien changer radicalement nos modèles de sociétés afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et retrouver une certaine sérénité dans les rapports humains, en délaissant le profit et la croissance infinie.

Continuer le même développement en pensant que nous pourrons nous adapter au changement
Le changement climatique renforce les inégalités de genre. Dans les pays du Sud par exemple, les sécheresses à répétition forcent les mariages de très jeunes filles ou leur déscolarisation, induisent des déplacements de populations, et rendent les femmes encore plus vulnérable à tous types de violences. Considérant qu’il s’agit de problèmes qui ne nous concernent pas directement, nous pensons, occidentaux, être à l’abri. Mais quels seraient les comportements individuels face à un réchauffement climatique de 2 ou 3 °C en France par exemple, induisant une montée des eaux, la sécheresse généralisée, des températures de plus de 50° dans les villes. Les êtres humains peuvent-ils vraiment s’adapter à tels bouleversements en gardant leur mode de vie actuel ? Quel type de régime politique serait alors aux commandes ? Serons-nous solidaires ou bien ce sera le règne du chacun pour soi ? Et dans cette situation, les femmes, déjà vulnérables aujourd’hui, ne seraient elles pas encore plus opprimées ? Comment évolueraient les rapports entre les hommes et les femmes ?

Changer nos modèles de sociétés en établissant une véritable égalité entre les hommes et les femmes pour garder une planète habitable
L’exploitation capitaliste des ressources naturelles au sein de sociétés de (sur)consommation nous a mené au réchauffement accéléré de la terre par un phénomène de réactions en chaîne incontrôlable. Les femmes ont-elles un comportement plus vertueux en matière d’écologie ? Il n’existe malheureusement pas de données genrées dans les rapports du GIEC qui ne comporte en son sein que 30% de femmes scientifiques. Il serait donc intéressant d’aboutir à la parité et d’encourager les études sur l’impact spécifique du changement climatique sur les femmes. D’autre part, les femmes semblent adopter des modèles de comportements plus respectueux de leur environnement. Par exemple, elles se mobilisent plus sur les questions écologiques, sont moins climato-sceptiques que les hommes et plus anxieuses face au dérèglement climatique.i Les femmes sont plus nombreuses à être végétariennes que les hommes, elles trient plus leurs déchets que les hommes, adoptent un comportement beaucoup plus écologique. Cependant, cette conscience accrue alourdit encore plus la charge mentale des femmes et est la résultante du rôle assignée aux femmes depuis toujours comme gardiennes du foyer. Un homme végétarien ou utilisant des contenants réutilisables pour faire les courses du foyer sera perçu comme beaucoup moins viril selon les stéréotypes genrés d’aujourd’hui. Il y a donc un véritable travail d’éducation à exercer auprès de la population masculine sur le partage des tâches domestiques qui pourrait être abordé sous l’angle de l’écologie, rendant ainsi l’approche peut-être plus efficace. Devant l’urgence climatique, il paraît essentiel d’analyser nos modes de vie, nos mentalités et nos actions politiques à travers le prisme de l’écologie. Voici quelques exemples où les actions écologiques ont pour corollaire l’amélioration de la condition féminine.

L’industrie de la mode
Il y a un domaine où les femmes contribuent à alimenter une des industries les plus polluantes de la planète : l’industrie de la mode surreprésentée par les multinationales de la fast fashion. La mode a accompagné l’émancipation des femmes (pantalons, mini-jupes…) en y trouvant un formidable levier de croissance. La fast fashion conçoit et fabrique toujours plus de vêtements de moins en moins bonne qualité. Mais qui les fabrique et dans quelles conditions ? 80% des « travailleurs » de l’industrie textile dans le monde sont des femmes et 65% d’entre elles sont victimes de harcèlement moral et sexuel. Émancipation des femmes d’un côté, exploitation des femmes de l’autre ? Un marketing savamment orchestré par l’industrie de la mode masque aux acheteuses par le « Glamour » ou le « Girl Power » (il en faut pour tous les goûts) la réalité : un désastre écologique exponentiel et des conditions de travail proche de l’esclavagisme. Il devient donc urgent d’inventer et de favoriser de nouveaux modèles de fabrication et d’encourager de nouveaux modèles de consommation. Pour respecter l’accord de Paris sur le climat, chaque habitant ne devrait consommer que cinq vêtements neufs par an contre 42 actuellement en France.
• Soutenir financièrement et valoriser les acteurs de la mode engagés dans une démarche écoresponsable, aider à l’installation les projets de relocalisation afin de retrouver à terme une véritable filière industrielle textile
• Encourager l’upcycling : avec comme objectifs la sensibilisation au gaspillage vestimentaire, à la pollution et à l’exploitation mais aussi créer du lien social en permettant à tous de venir expérimenter gratuitement la création de ses propres vêtements à partir de vêtements recyclés Des Maisons de la transition énergétique pourraient être créées sous l’égide du Ministère de l’Environnement, véritables lieux dédiés à l’upcycling, la rénovation énergétique, la formation des citoyens aux pratiques éco-responsables, l’alimentation durable, etc. co-animées par des citoyens et associations des territoires.
• Mettre en place un label obligatoire (type Nutri-Score amélioré), réglementer, sanctionner, taxer les industriels non respectueux de l’environnement et des droits humains
• Revoir la filière dite du recyclage des vêtements : plus de la moitié des vêtements collectés dans les bornes dédiées sont envoyés dans les pays étrangers, notamment en Afrique où ils polluent la vie de millions de gens
• Soutenir beaucoup plus qu’actuellement les structures dédiées à l’insertion via le recyclage de vêtements
• Campagnes de sensibilisation et de contre marketing
• Soutenir beaucoup plus qu’actuellement l’aide au développement économique des femmes dans tous les pays

L’agriculture
Pourtant très minoritaires au sein de la filière agricole en France, les femmes portent néanmoins des pratiques plus respectueuses de leur environnement et mieux ancrées dans leur territoire que les hommes. Elles sont cependant moins soutenues et accompagnées. Parmi les moins de 40 ans, la proportion d’exploitations « féminines » certifiées bio (6,9%) est plus élevée que celle d’exploitations « masculines » (5,3%). Les exploitations féminines ont plus souvent recours à la vente en circuits courts, pratiquent davantage la diversification, proposent deux fois plus souvent un hébergement touristique et des activités de loisirs que les exploitations masculines. Les femmes s’installent généralement plus tard que les hommes après avoir eu une formation non agricole et parfois salariée dans un autre secteur. Elles apportent donc avec elles de nouvelles compétences et modernisent les pratiques du milieu agricole. Pourtant, au lieu d’être valorisées, elles rencontrent plus de difficultés que les hommes dans l’exercice d’un métier déjà pénible :
- poids des normes sociales et des stéréotypes
- orientation au sein même des filières agricoles vers les services ou les activités jugées plus « féminines » (élevage équin et canin, maraîchage et horticulture)
- revenus d’activité fragiles et beaucoup trop bas (sans revenu ou avec un revenu faible, pas de cotisations pour bénéficier d’une protection sociale et d’une retraite décente)
- impact de la maternité encore trop fort sur la vie professionnelle (même si des progrès récents ont été faits)
- difficultés à articuler vie professionnelle et familiale
- obstacles à l’installation
Afin de lutter contre le réchauffement climatique et les pénuries alimentaires futures, nous devons entamer dès maintenant un changement profond en promouvant un modèle agricole de proximité. La PAC doit être réformée pour mieux prendre en compte les agricultrices et arrêter de favoriser les grosses exploitations au détriment d’une agriculture durable et écologique à échelle humaine : mieux répartir les subventions, notamment les aides à la conversion vers l’agriculture bio, réformer totalement le label HVE (Haute Valeur Environnementale) qui produit une concurrence déloyale face à la filière bio, suspendre l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, encourager le développement sur tout le territoire de petites unités d’exploitation en soutenant par exemple les initiatives citoyennes de création de foncières agricoles solidaires et en menant une politique volontariste de préservation des terres agricoles et de lutte effective contre l’artificialisation des sols… Les femmes agricultrices sont déjà plus engagées que les hommes dans cette démarche. Ne les laissons pas se décourager et abandonner !

La sphère domestique
Encore souvent enfermées dans le stéréotype de la femme au foyer, la recherche d’une conduite plus écologiquement vertueuse semble accentuer la charge mentale domestique supportée majoritairement par les femmes. Car là encore, la charge mentale écologique repose essentiellement sur les femmes. Ce sont les fameux « petits gestes » écologiques au quotidien ou écogestes : utiliser des couches lavables, se convertir au zéro déchet (faire soi même ses produits ménagers, acheter en vrac…) ou trier les déchets, préparer les repas soi même, etc. Plus que jamais, il devient urgent de partager vraiment les tâches domestiques, déconstruire les logiques de genre, inciter les hommes à se diriger vers les métiers dits du « care », inciter les jeunes filles à se diriger plus massivement vers des études scientifiques (elles apporteront peut-être un autre regard dans l’innovation scientifique) Comme nous l’avons vu, les femmes semblent plus conscientes et mieux informées des risques liés au changement climatique. Il faut donc continuer et accentuer la lutte pour les droits des femmes afin de les libérer de la sphère domestique et les faire entrer plus nombreuses dans la vie politique, qu’elles occupent des postes décisionnels et puissent prendre part entièrement à la transition écologique nécessaire par la grande porte. Afin de légitimer l’engagement des femmes ou les sensibiliser, des formations de type « Fresque du Climat » devraient être systématiquement prévues pour les élues et les militantes mais aussi pour le grand public en en déclinant une version féministe.

Les espaces publics et les femmes
Il en va de même pour l’occupation de l’espace public. La répartition genrée de l’espace se fait dès la cours de récréation de l’école élémentaire où les garçons sont encouragés à occuper l’espace central tandis que les filles sont repoussées en petits groupes sur les côtés. Elle perdure à la vie adulte avec des espaces urbains pensés par et pour des hommes. Prenons l’exemple du vélo dont la pratique en ville comme en campagne est dominée par la gente masculine dans un esprit sportif et conquérant. Il est vrai que les pistes cyclables sont souvent conçues en France comme un véritable parcours d’obstacles ! Tout âge confondu, les hommes se déplacent presque trois fois plus à vélo que les femmes Les freins à la pratique du vélo (moyen de locomotion le plus écologique) par les femmes sont nombreux : peur de l’accident, sentiment d’insécurité (surtout la nuit), naissance d’un enfant, moqueries sexistes, peur de la panne… Pourtant, de nombreuses solutions existent : permettre l’apprentissage du vélo à tous les âges, créer des infrastructures cyclables sécurisées et adaptées à tous, encourager la labellisation des employeurs avec le label Objectif Employeur Pro-Vélo (OEPV)... D’une façon plus générale, réaménager les espaces urbains et ruraux en pensant en premier à ses futures utilisatrices permettrait de faire avancer à la fois la cause écologique et féministe. De nouvelles dispositions législatives pourraient être prises sur le modèle du plan de mise en accessibilité de la voirie et des aménagements des espaces publics (PAVE) afin d’envisager des aménagements plus égalitaires et respectueux de l’environnement en obligeant les professionnels et les élus à prendre en compte le genre dans leurs projets d’urbanisme.

Concilier réduction des inégalités et transition énergétique 
Dans les faits, plus on possède d’argent, plus on pollue. De plus, adopter un comportement plus vertueux en matière d’écologie coûte cher (installation de panneaux solaires, achat d’un véhicule électrique, isolation de son habitation…) Les personnes en situation de pauvreté (plus de femmes que d’hommes) ont un bilan carbone exemplaire puisqu’elles vivent dans une sobriété subie et de « mauvaise qualité ». Les femmes étant principalement chargées du déplacement des enfants, des courses, etc. pourraient être à l’avenir pénalisées si leur portefeuille ne leur permet pas d’acheter un véhicule moins polluant (dispositifs ZFE). Comment rendre les changements de comportement acceptables et soutenables par tous ? Tout d’abord, en rappelant un des principes fondamentaux en démocratie : le droit à la dignité. Ce droit est lié à l’autonomie de la personne. Or, comment vivre dignement dans un logement insalubre, une passoire énergétique ou sans logement du tout, comment vire dignement quand on ne peut pas subvenir à ses besoins fondamentaux ? Car là aussi, les problèmes de logement ont un genre. Il faut donc engager une véritable politique de rénovation des bâtiments publics et privés, entièrement prise en charge pour les revenus modestes, entreprendre la construction de nouveaux logements passifs à très basse consommation énergétique avec les normes environnementales les plus strictes, toujours favoriser la réhabilitation de bâtiments existants quand c’est possible, réviser la législation pour mieux prendre en compte les habitats légers et alternatifs, et de manière générale, lutter contre l’urbanisation diffuse et repenser l’habitat pour l’inscrire dans des villes plus vertes, plus inclusives et propices à l’épanouissement des individus. À partir d’avril 2019 et pendant plus de 8 mois, la Convention Citoyenne pour le Climat, qui a réuni 150 citoyens tirés au sort, a travaillé sur des solutions à apporter pour lutter contre le changement climatique et a fourni un travail remarquable. « Le Président de la République s’est engagé à ce que ces propositions législatives et réglementaires soient soumises “sans filtre” soit à référendum, soit au vote du parlement, soit à application réglementaire directe. » Or, à ce jour, sur les 149 propositions faites par la Convention, seules 10% des propositions ont été reprises sans modification, 37% des propositions ont été modifiées ou édulcorées et 53% des propositions rejetées ou non appliquées. Il faudrait donc reprendre ces propositions pour les intégrer dans le futur programme présidentiel du Parti Socialiste en y ajoutant une visée éco-féministe.

Le marketing et la (sur)consommation
La publicité joue un rôle primordial dans la société de consommation dans laquelle nous évoluons. En nous poussant à acheter tel type de produit plutôt qu’un autre, elle influence nos choix et contribue au statu quo du modèle économique actuel basé sur la consommation de ressources non renouvelables. Quand elle ne pratique par le Greenwashing ou le Femwashing, elle véhicule toujours des images stéréotypées des femmes. La course à la beauté et la « perfection » physique, non seulement les entravent, mais les incitent à surconsommer des produits polluants et sur-emballés. C’est pourquoi il devient urgent de réglementer la publicité en reprenant par exemple les propositions faites par la Convention citoyenne pour le climat, à savoir notamment : réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non choisies à la consommation, interdire les panneaux publicitaires dans les espaces publics extérieurs hors information locale, culturelle et signalétique de localisation. Les pouvoirs publics peuvent également jouer un rôle d’éducation et de sensibilisation par des techniques de contre marketing de façon à contrebalancer les messages nocifs relayés par les grandes marques, promouvoir d’autres valeurs que le consumérisme en encourageant et développant la culture sous toutes ses formes et travailler à une sobriété heureuse. Il faut sortir d’une société capitaliste qui nous pousse toujours plus vers la déresponsabilisation à travers l’achat d’objets inutiles et polluants, empêche par le lobbying toute réglementation contraignante et entrave l’émancipation des individus.

Afin de respecter l’accord de Paris sur le climat en matière de neutralité carbone, l’empreinte carbone moyenne des Français (10,8 tonnes de CO2 en 2017), doit baisser d’environ 80% d’ici 2050 pour parvenir à 2 tonnes de CO2 par an. Il va de soi que les individus seuls ne pourront arriver à atteindre cet objectif dans l’environnement technologique et consumériste actuel. Les pouvoirs publics doivent donc entreprendre un énorme travail de régulation et d’innovation sociale et environnementale. Un de ces leviers pourrait bien être la jonction entre féminisme et écologie. Une politique du concret doit être encouragée pour revenir à la réalité matérielle de notre monde fini, sortir de l’illusion que nous pouvons garder notre monde actuel en le « verdissant » à l’aide de technologies qui n’existent pas. Le monde dans lequel nous vivons a été façonné par les hommes et est dominé par eux depuis des temps immémoriaux. Il serait enfin temps de laisser les femmes intégrer les organes de pouvoir et décider avec les hommes si elles veulent ou non continuer sur ce modèle de société délétère.

femmes et carrières scientifiques

Contribution à la Convention « féminisme » « Les filles et les filières scientifiques » tel est le titre de ma thèse de psychologie clinique en 2002. Cela porte sur l’étude des facteurs psychologiques favorisant l’orientation des filles vers un métier scientifique. On peut y lire qu’en sciences, les filles aiment les mathématiques autant que les garçons, mais la physique et ses applications techniques ne les attirent pas. Leur prédilection va plutôt vers les sciences de la vie qui sont en rapport avec "la position féminine" En 2023, parmi les ingénieurs 24% de femmes, seulement 18% de directeurs d’unités de recherche INSERM sont des femmes , et dans les métiers du numérique 17% de femmes . Au lycée, aujourd’hui, dans les enseignements de spécialité Numérique (NSI) et Sciences de l’ingénieur (SI) la part des filles est de l’ordre de 10 à 13% des inscrits au bac contre une majorité de garçons Mais, la science est une institution profondément imbriquée dans les enjeux sociaux et politiques. L’approche scientifique vers un monde durable nécessite de mieux comprendre l’interaction ente la mondialisation, la numérisation et la durabilité, il faut mieux comprendre l’impact et le rôle de la révolution numérique. Donc en tant qu’agrégée en mathématiques, et docteur en psychologique j’invite à aller vers une meilleure proposition vers une carrière scientifique pour les filles. Comme disait Marie Curie : « il faut avoir de la confiance en soi, il faut croire sur l’on est doué pour quelque chose, et que ce quelque chose, il faut l’atteindre coûte que coûte »

Pour un féminisme et un socialisme vraiment inclusif.ve !

https://hes.lgbt/pour-un-feminisme-et-un-socialisme-vraiment-inclusif-ve/

En déposant une contribution à la convention du PS “le temps des femmes”, HES LGBTI tient à réaffirmer que les droits des femmes et les droits des LGBT sont toujours liés. Partout dans le monde, là où les droits des femmes régressent, les droits des personnes LGBT sont également menacés : cette évidence mérite pourtant d’être rappelée.

À l'heure où les médias, l’extrême droite, une droite réactionnaire et malheureusement parfois aussi une partie de la gauche semblent céder aux paniques morales qui voudraient nous faire placer la biologie au coeur du féminisme, HES souhaite apporter sa réflexion et son regard sur des sujets essentiels pour les militant.es socialistes que nous sommes.

L'émancipation, l'autodétermination et la prise en compte dans la construction de notre projet politique des personnes lesbiennes, bies et trans (LBT) sont pour nous au cœur du temps des femmes.

I) Violences de genre : les lesbiennes, les femmes bi et les personnes trans (LBT) aussi.

1 - Lutter contre les violences sexistes et sexuelles envers toutes les femmes

Présentée comme grande cause des quinquennats d’E.Macron, les violences sexistes et sexuelles ont fait l’objet d’un dispositif législatif renforcé mais insuffisant, le nombre de féminicides ne baisse pas. Ces crimes sont systémiques, leur origine se trouve au cœur même de notre société, au cœur du patriarcat.

La Convention d’Istanbul, ratifiée par la France en 2014 et par l’Union Européenne depuis juin dernier, à partir de laquelle la France doit construire des politiques publiques de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, s’appuie sur la notion de genre (et non de sexe biologique) qu’elle définit comme «les rôles, les comportements, les activités et les attributions socialement construits, qu’une société donnée considère comme appropriés pour les femmes et les hommes».

L’obligation de mesures de protection dépourvues de toute discrimination imposée par la Convention d’Istanbul implique notamment la protection des personnes transgenres et des personnes cisgenres homosexuelles et confirme le rôle central des acteurs associatifs et de terrain dans la construction de politiques publiques contre les VSS.

La présentation dans le débat public des violences conjugales induit un caractère fortement hétéronormé alors que les violences sexistes et sexuelles existent aussi dans les couples LBT.

Une enquête de l’INED, publiée en 2021, montre que les femmes lesbiennes et bisexuelles sont touchées par une violence spécifique et confirme une surexposition des minorités sexuelles et de genre aux violences dans la famille et dans l’espace public par rapport aux hétérosexuel·le·s. Les violences dans les couples de femmes revêtent davantage une dimension psychologique. Ces chiffres, premiers dans leur approche intersectionnelle, permettent de montrer scientifiquement la réalité des violences que les femmes LBT subissent. Ce sont des données qu’il faut prendre en compte pour des politiques publiques en matière de lutte contre les VSS.

Selon le dernier rapport de SOS homophobie, 12% des cas de lgbtphobie rapportées à l’association sont spécifiquement lesbophobes. Ces violences prennent place principalement dans le cercle familial (pour 28 % des cas), suivi par le cadre professionnel (13 %), le voisinage (9,5 %) et le milieu scolaire (9,5 %) et elles sont partie intégrante des violences sexistes.

En plus des mesures qui devront être prises pour une meilleure prise en compte des violences sexistes et sexuelles - formation des magistrats, des policiers, développement de points d’accueil en lien direct avec les commissariats - nous proposons : - un travail de données et d’études mené par les pouvoirs publics dans les couples LGBT permettant une prise en compte dans leur spécificité des VSS - une meilleure formation du personnel accueillant des victimes de VSS à l’accueil d’un public LGBT

2) Pour une plus grande visibilité

Les femmes lesbiennes ont été à l’avant garde dans les combats féministes (au sein du Mouvement de Libération des Femmes - MLF - par exemple) et elles l’ont été aussi dans les combats LGBT+ (au sein du Front homosexuel d'action révolutionnaire - FHAR - qu’elles ont ensuite quitté pour créer “les gouines rouges”) en étant souvent “oubliées” de l’histoire officielle de ces luttes.

Les femmes lesbiennes et bisexuelles (cis ou trans) sont à la croisée d’une double discrimination, celle liée au genre et celle liée à l’orientation sexuelle et parce que les mots sont l’expression d’une existence et de ce qui fait société, les lesbiennes ont longtemps souffert (et continuent de souffrir) d’un effacement et d’une invisibilisation de leurs parcours de vie, ou d’une hypersexualisation vue sous le prisme d’un regard masculin et hétérosexuel. L’utilisation du terme « lesbophobie » est récent et que ce n’est qu’en 2019 que google a changé son algorithme pour que le terme « lesbienne » ne soit plus associé à de la pornographie. De même que les femmes ne sont pas un sous-groupe d’une communauté républicaine faussement universelle car essentiellement masculine et patriarcale, les femmes lesbiennes ne sont pas une sous-communauté dans une communauté LGBTI+, surtout empreinte d’une visibilité essentiellement gay. Nommer la lesbophobie, utiliser le terme lesbienne dans les espaces de socialisation, dans les mouvements LGBTI+, et dans les approches politiques, c’est reconnaître les combats, les droits à conquérir, les politiques publiques à construire en direction des femmes lesbiennes.

Le manque de visibilité des femmes LBT se retrouve hélas dans les médias (même pour les sujets qui les concernent), dans les milieux économiques, dans les partis politiques. En son temps, la Députée-Maire Françoise Gaspard a longtemps été la seule femme politique ouvertement lesbienne dès les années 80. Il faudra ensuite attendre les années 2010 pour que la sénatrice Corinne Bouchoux fasse son coming out et…2023 pour qu’une membre du Gouvernement, Sarah El Hairy fasse de même.

Le Parti Socialiste pourra engager une démarche volontariste en matière de visibilité :

- dans les communes qu’il dirige en encourageant la nomination de rues et de lieux publics de femmes lesbiennes, bi ou trans (et les méritantes ne manquent pas : Bambi, Rosa Bonheur, Claude Cahun, Colette, Ovida Delect, Marielle Franco, Loïe Fuller, Nadine Huong, Andrée Jacob et Eveline Garnier, Marsha P. Johnson, Elsa Kotchever, Sappho, Rose Valland, Renée Vivien, Monique Wittig...)

- en proposant ou soutenant des manifestations publiques à l’occasion de la journée de la visibilité lesbienne et de la journée de la visibilité trans

- en s’assurant d’une représentativité des femmes LBT dans ses instances et dans les candidat.es qu’il investit

- en favorisant l’inclusivité des formulaires (y compris dans ses formulaires internes)

II) Droit à disposer de son corps : pour l’égalité des couples et des personnes de toute orientation sexuelle et de toute identité de genre

1) Pour un accès réel et égal à la PMA

L’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes revêt une dimension féministe puisque pour la 1ere fois, une filiation sans père est devenue possible et légale. Depuis l’adoption de la loi de bioéthique de 2021, seulement 21 naissances ont été comptabilisées dans ce cadre par lʼagence de Biomédecine fin 2022 et plus de 23 000 demandes seraient en attente depuis l’entrée en vigueur de la loi.

Plus de la moitié de ces demandes concernent des femmes seules. Par manque de courage et de volonté politique, des milliers de femmes et de couples se retrouvent confrontés à des parcours interminables, avec peu d’espoir d’aboutissement de leur projet parental dans un parcours légal en France. En sus des inégalités territoriales, l’inégalité d’accès à la PMA est sociale : les informations sont difficiles d’accès et tou•te•s n’ont pas les moyens financiers de se reporter sur un parcours à l’étranger - payant - pour pallier les déficiences du parcours en France. De plus, la loi bioéthique a créé avec la reconnaissance conjointe anticipée (RCA) pour les seuls couples de femmes une discrimination légale qu’il conviendrait d’abroger

Nous sommes favorables à la mise en place de plusieurs mesures pour sortir de cette impasse dans lequel les gouvernements Macron et leur majorité parlementaire ont enfermé ces projets parentaux :

- la reconnaissance anticipée de parentalité doit pouvoir se faire gratuitement en mairie et non devant un notaire

- Autoriser la méthode ROPA (Réception de l’Ovocyte par la Partenaire) qui permet le don d’ovules entre deux femmes en couple

-le renforcement et l’implantation de CECOS dans les zones sous dotées et une harmonisation de leurs pratiques pour une égalité territoriale

-Agir pour une harmonisation européenne de l’âge légal pour bénéficier d’un transfert d’embryon ou d’une insémination artificielle

- Permettre le don relationnel (ou don fléché) d’un tiers donneur identifié qui accepte de donner ses gamètes à un couple ou à une femme seule sans être parent

- Autoriser l’auto-conservation de gamètes pour toutes les personnes, hors raison médicale et sans limite d’âge, et utilisation simplifiée

- Refondre la procédure de don de gamètes pour la simplifier, la dépathologiser et la rendre plus rapide pour les donneur.se.s

- Organiser une vaste campagne d’incitation aux dons de gamètes

- Ouvrir le doit aux personnes trans à pouvoir faire des dons de gamètes sans condition particulière

- Systématiser les plans de sensibilisation à la lesbophobie et à la transphobie dans les CHU et les administrations de la CAF, de la CPAM et des collectivités territoriales. Sensibiliser les associations de représentants d’usagers à la transphobie et la lesbophobie.

- Ouvrir la PMA à toutes les personnes en capacité de porter une grossesse afin de mettre fin à la discrimination créee par la loi bioéthique à l’égard des hommes trans.

2) Pour une médecine inclusive

Nous militons également pour un accès aux soins plus respectueux des femmes et des personnes LBT, de leur parole et de leur intégrité physique et sexuelle.

En effet, la biologie si elle joue un rôle évident en santé est loin d’être neutre dans son approche : la norme sociale étant tout d’abord cisgenre, hétérosexuelle et au fondement patriarcale, les personnes lesbiennes et trans sont de fait marginalisées. Ces approches de santé profondément hétéro et cis normées doivent être déconstruites à l’aide de politiques publiques volontaristes et nous militons pour :

- un droit à la santé et un accès aux soins pour toutes et tous sur l’ensemble du territoire

- un système et des acteurs de santé publique respectueux des personnes

- construire des parcours de soin éthiques

- une meilleure formation du personnel soignant aux bonnes pratiques et aux problématiques rencontrées par les LBT

- associer les acteurs concernés à la définition des politiques de santé publique, y compris dans les Conseils d’administration des hôpitaux publics

- adapter l’offre de soins aux besoins s’agissant de l’accompagnement des transitions de genre

III) Pour l’égalité réelle de toutes et de tous : lutter contre les stéréotypes et représentations sexistes y compris dans leurs dimensions homophobes, lesbophobes, biphobes et transphobes

1) Déconstruire les stéréotypes de genre et lutter contre les LGBTphobies dans les parcours scolaires

Les violences systémiques liées au genre sont celles les plus ancrées dans nos sociétés et l’éducation à l’égalité des sexes et la lutte contre les stéréotypes de genre sont donc indispensables pour faire évoluer les mentalités. Le sexisme, l’homophobie, la transphobie ont un seul terreau commun : le patriarcat. Aujourd’hui, plus de 22 % des jeunes de moins de 30 ans disent ne pas se reconnaître ni dans le genre féminin ni masculin (sondage IFOP novembre 2020). Nous ne devons pas y voir un danger, mais le signe d’une évolution sociétale à écouter et à prendre en compte. La remise en question de la binarité du genre est aussi une expression de la lutte contre les violences systémiques qui sont liées au genre. La lutte contre les préjugés, la haine et les stéréotypes de genre doit devenir une politique publique à part entière.

Selon une enquête de #NousToutes parue début 2022, seules 13 % des 3 séances annuelles d’éducation à la sexualité promises dans les collèges et lycées, dans nos lois (depuis 2001 !) sont bien réalisées. Le même rapport questionne sur le contenu et la qualité des rares séances menées, centrées sur « une approche purement biologique de la vie affective et sexuelle » sans y aborder de manière juste et efficace le plaisir des femmes. Il faut qu’une évaluation, indépendante des services du ministère, puisse évaluer l’effectivité des « 3 séances annuelles » (déjà insuffisantes) d’éducation sexuelle en cours réguliers sur tout le territoire.

Dans ces cours, nous sommes favorables à ce que soient intégrées correctement et de manière non normative, les différentes orientations sexuelles et identités de genre, sans cantonner les contenus des cours d’éducation sexuelle et affective à la seule biologie, aux questions de reproduction ou de santé sexuelle, mais aussi aux relations affectives, au consentement et aux rapports de domination.

2) La lutte contre la transphobie, corollaire des luttes féministes

Le fait que le masculiniste en chef de ce monde, Vladimir Poutine, désigne la transidentité comme la marque emblématique de la dégénérescence de son ennemi, l’occident , démontre bien où est la frontière du combat féministe au XXIe siècle. Les mouvements féministes doivent assumer l’absolue nécessité d’intégrer les nouvelles identités trans, et les récits variés de vie trans qui se multiplient partout sur la planète dans le matériel de lutte contre les stéréotypes de genre. Ne pas le faire, c’est donner à penser que l’état de nature biologique est le socle unique de toute vie humaine. Les attaques contre les traitements hormonaux de substitution des personnes trans ne sont que les ballons d’essai avant des attaques contre les moyens de contraception des femmes cisgenres, qui profitent des mêmes progrès et connaissance des métabolismes hormonaux.

Nous réaffirmons ici qu’une femme trans est une femme et Il est essentiel d’argumenter en faveur de la dignité humaine, des droits de tou·te·s à la fois dans le cadre de la législation française et dans les textes et engagements internationaux de notre pays. Exclure, par essentialisation et dans une lecture biologisante, les personnes trans parce qu’elles ne seraient pas « nées » dans le bon genre, est une erreur et une démarche qui s’oppose à la fois à une vision émancipatrice de la société et crée des cadres de lecture qui mènent à des visions réactionnaires et intégristes.

En tant que militant.es socialistes, féministes et LGBT+, nous portons le simple et pourtant si important principe de l'autodétermination, tel qu’il est d’ailleurs adopté par le Conseil de l’Europe depuis 2015. Chacun.e peut se déterminer (orientation sexuelle, genre) comme il et elle le souhaite : c’est cela l’émancipation, chère au cœur des socialistes.

Nous souhaitons que le Parti Socialiste se positionne de manière plus certaine sur la défense des personnes transgenres, lui qui a été le dernier parti à légiférer en 2016 sur les procédures de transition, en démédicalisant le changement de genre et en simplifiant le changement de prénom, et nous souhaitons qu’il porte demain les prochaines avancées notamment le changement de genre sur simple demande à la mairie.

La France doit pouvoir reprendre demain grâce aux socialistes le chemin de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, le chemin de l’égalité des droits, du respect de chacun.e, de la défense des minorités et des plus fragiles d’entre nous.

LE CORPS DE FEMMES N'EST PAS UNE MARCHANDISE - RENFORCONS LE COMBAT CONTRE LA GESTATION POUR AUTRUI

Partout dans le monde, dans le même temps où l’humanisme s’efface au profit de l’individualisme, la location et la chosification du corps des femmes s’accélère. Même dans notre parti, certains voudraient débattre de la question de la GPA, comme si la location du corps des femmes pouvait s’envisager, comme si nous devions céder sous la pression du libéralisme ultime, celui d’acheter des enfants, celui d’utiliser le corps des femmes. Aujourd’hui, si pour certains à droite, les femmes sont une propriété privée, pour certains à gauche, c’est une propriété publique, par l’appropriation reproductive qu’est la GPA, et son pendant, par l’appropriation sexuelle qu’est la prostitution. Alors nous souhaitons rappeler que les femmes ne sont pas des incubateurs, que le corps des femmes n’est pas un objet, qui se vend ou qui se loue. Car oui, nous, socialistes, nous ne pouvons pas envisager de ne pas combattre ce libéralisme ultime, nous devons résister à ce marché total, car c’est bien ce qu’est la GPA, un endroit où on achète, on loue, tout ou partie d’une femme pour assouvir le désir de posséder un enfant. Nous devons nous battre contre cette pratique, car, nous ne le répéterons jamais assez, tant qu’il y aura des corps de femmes à vendre, il n’y aura pas d’égalité. En plus de l’objectivation du corps des femmes, il y a dans la GPA l’invisibilisation des femmes, des mère, car les femmes ne sont considérées ici que comme des incubateurs. Il ne peut être nié que la grossesse fait partie de la maternité, c’est une globalité physiologique et psychologique, la symbiose mère-fœtus, la question de l’épigénétique, la dissociation forcée et le trauma néonatal, tous ces états volontairement niés dans la GPA. Le nouvel argument des lobbystes de la GPA serait qu’il existerait une GPA éthique. Non, la GPA éthique n’existe pas. Réduire les femmes à leur utérus ce n‘est éthique. Exploiter le corps des femmes plus pauvres, car il y a toujours un rapport d’argent, ce n’est pas éthique. Exploiter le corps des femmes en faisant appel à leur esprit de sacrifice, c’est le continuum du patriarcat ancestral, qui veut que nous soyons sacrificielles en permanence, et ce n’est pas éthique. Charge mentale, salaires inégaux, devoir de sexe, exploitation domestique, tout ce qui nous enferme dans un rapport d’inégalités et empêche notre totale émancipation et son autonomie, même sans rapport d’argent, n’en est pas plus éthique. L’exploitation reproductive qu’est la GPA, quand bien même elle serait gratuite, n’en serait donc pas plus éthique. De même, la GPA éthique n’existe pas car il n’y a jamais de rapport d’égalité dans ces relations entre la « productrice » d’enfants et le-s bénéficiaire-s. Le parti doit être clair et en phase avec les valeurs qu’ils affichent, et rappeler que la GPA reste un esclavagisme comme un autre, qui doit être combattu. Le parti doit rappeler que le corps des femmes n’est pas une marchandise, que l’intérêt collectif, à savoir l’indisponibilité universelle du corps des femmes, doit être supérieure à tout désir individuel, qu’un désir d’enfant ne peut pas être un droit à l’enfant. Le parti doit rappeler que l’exploitation sexuelle et reproductive est une même violence systémique faites aux femmes, et un frein majeur à l’égalité entre les femmes et les hommes. Le parti se veut féministe, alors il doit combattre une vision utilitariste des femmes et leur exploitation en pièces détachées aux services des envies sexuelles (prostitution) et reproductives (GPA) des uns et des autres. Chères et chers camarades, non seulement nous devons nous battre pour que la GPA reste interdite en France, mais nous devons être le fer de lance pour que cette exploitation du corps des femmes régresse dans le monde, et en Europe. Pascale Bousquet-Pitt pour la commission droits des femmes de la fédération de la gironde

INTENSIFIONS LA LUTTE CONTRE LE SYSTEME PROSTITUTIONNEL

Le système prostitutionnel est la plus ancienne des oppressions patriarcales. Le système prostitutionnel, qui pèse essentiellement sur les filles et les femmes, est un frein majeur à l’égalité entre les femmes et les hommes, car il consacre le premier verrou de l’égalité, celui de l’accessibilité universelle du corps des femmes, celui de l’objectivation du corps des femmes. La prostitution est le bras armé du patriarcat, le lobby prostitueur se défend, car vendre, exploité, esclavagisé le corps des femmes rapportent plus que les trafics d’armes et de drogue réunis. Certains à gauche tombe dans le piège tendu par le patriarcat prostitueur, comme si « vendre » son anus, son vagin et subir des fellations 10, 20, 30 fois par jour pouvait être une liberté, comme si cela pouvait de près ou de loin avoir quelque chose à voir avec nos valeurs humanistes. Rappelons que la quasi-totalité de personnes en situation de prostitution en France le sont via un réseau de traites ou de proxénétisme, plus de 90% sont étrangères et le nombreux de mineures-s ne cessent de croitre. La loi du 13 avril 2016, adopté sous le quinquennat de François Hollande, visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées est une grande loi. C’est une réforme sociétale majeure en tant que réelle avancée en matière de respect de la dignité des femmes et de lutte contre les violences. Elle posait le renforcement des moyens de lutte contre le proxénétisme et la traite des êtres humains aux fins d'exploitation sexuelle, la protection des victimes de la prostitution et la création d'un parcours de sortie de la prostitution et d'insertion sociale et professionnelle, la prévention et l’accompagnement vers les soins des personnes prostituées pour une prise en charge globale, la prévention des pratiques prostitutionnelles et du recours à la prostitution et l’interdiction de l'achat d'un acte sexuel. Malheureusement, les moyens n’ont pas suivi, et sans parler de moyens, pas assez de réseaux démantelés et la pénalisation du client, si elle existe, n’est absolument pas à la hauteur et est tout simplement très peu appliquée, il faut une mobilisation bien plus important, tant policière que judiciaire, et une homogénéisation sur tout le territoire hexagonal et ultra-marin. Six ans après l'entrée en vigueur de la loi du 13 avril 2016 pour l'abolition de la prostitution, cette loi n'est donc pas pleinement appliquée souligne le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes et beaucoup reste à faire pour appliquer pleinement cette loi sur l'ensemble du territoire. Par ailleurs, le Haut Conseil a également déclaré qu'à la suite de la guerre en Ukraine qui a entraîné le déplacement de millions de réfugiés en Ukraine et en Europe, les risques d'une hausse de trafic sexuel sont élevés, mais également avec les JO 2024. Dans un avis publié le 19 mai 2021, le Haut Conseil avait déjà regretté que les promesses historiques contenues dans la loi soient insuffisamment mises en œuvre. Il proposait alors le lancement d’une campagne de sensibilisation de la population afin "de déconstruire les idées reçues et de faire comprendre la violence de la prostitution". L'avis pointait aussi d'autres enjeux : La pénalisation des acheteurs d’actes sexuels" (d'une amende de 1 500 euros (3 750 euros en cas de récidive) ou en le contraignant à un stage de responsabilisation. Appliquée inégalement sur le territoire et des directives fortes des ministères de l’intérieur et de la justice doivent se jour afin d’alerter partout sur le territoire notamment national et ultra-marins. Le parti doit être pro-actif en défendant autant que cela est possible, dans sa parole publique, l’abolition face aux nouveaux défis avec notamment le déplacement de la prostitution vers internet et des "discours réglementaristes" selon lesquels il existerait une prostitution librement choisie. La soumission n’est jamais une liberté. La deuxième mesure phare de cette loi est la suppression du délit de racolage passif, il permet de considérer les personnes en situation de prostitution "comme des victimes et non plus comme des délinquantes", elle visait notamment en renverser à charge de la culpabilité en visant a pénalisé le client et non plus la prostituée. La loi a un droit pour toute personne victime de la prostitution à bénéficier d'un système de protection et d'assistance. Nous rappelons donc les impératifs suivants : • De finaliser l’installation dans tous les départements de commissions départementales de lutte contre la prostitution, le proxénétisme et la traite des êtres humains aux fins d’exploitation sexuelle ; • De campagne de sensibilisation et d’information à la réalité du système prostitutionnel • Et d’ouvrir des parcours de sortie de la prostitution partout, ils fonctionnent, accélérons leurs déploiements (ce sont 1247 PSP qui ont été mis en place entre avril 2016 et janvier dernier, dont 643 rien qu'en 2022. On voit donc que la mise en place de la loi monte en puissance. Le PSP est le bon outil de réinsertion puisque son taux est de 95% de réussite.) • Travailler à des solutions pour contrer le phénomène de la prostitution qui se tient dans des locations de meublés ou dans des hôtels • Campagne de sensibilisation et d’information sur la réalité du système prostitutionnel et contre sa glamourisation. • De faire appliquer de manière égale partout sur le territoire hexagonal et ultra-marin de la pénalisation du client prostitueur • D’augmenter le montant l’amende due par le client prostitueur, et d’instaurer une peine de prison en cas de récidive. La prostitution n’est ni un travail, ni du sexe, c’est une violence et nos parlementaires doivent dès à présent se saisir du sujet et soutenir fortement toute initiative qui pourra viser à renforcer la loi. Pascale Bousquet-Pitt et la commission droits des femmes de la fédération de la Gironde

Femme en milieu rural et ses problématiques - Rachida LAOUFI SABER – Section de LURE (PS70)

La condition des femmes en milieu rural est souvent marquée par des défis spécifiques qui nécessitent une attention particulière. Pour assurer l'égalité des chances et promouvoir le développement inclusif, il est essentiel de prendre des mesures concrètes pour répondre à ces problématiques. Cette contribution propose des actions visant à améliorer la situation des femmes en milieu rural et à garantir leur participation active à la vie politique et économique. Nous croyons en l'égalité des genres et en l'importance de garantir l'accès équitable aux droits et aux opportunités pour toutes les femmes, indépendamment de leur lieu de vie.

Accès aux services et infrastructures

Les femmes en milieu rural sont souvent confrontées à des difficultés d'accès aux services essentiels tels que les soins de santé, l'éducation, les transports et les infrastructures de base. Il est important pour nous de s'engager à :

  • Promouvoir des politiques de transport adaptées aux besoins spécifiques des femmes rurales, en mettant l'accent sur les zones mal desservies.
  • Soutenir la création et le maintien d'écoles, d’espaces de santé et d'autres services publics essentiels dans les zones rurales.
  • Encourager le développement des infrastructures numériques pour réduire la fracture numérique et faciliter l'accès aux services en ligne.

Emploi et entrepreneuriat

Les femmes en milieu rural sont confrontées à des obstacles dans l'accès à l'emploi, à l'entrepreneuriat et à la formation professionnelle. Il est important de prendre des mesures pour :

  • Promouvoir l'entrepreneuriat féminin en milieu rural en facilitant l'accès aux financements, à la formation et au mentorat.
  • Encourager la création d'emplois locaux et durables dans des secteurs tels que l'agriculture, l'agroalimentaire et le tourisme rural.
  • Favoriser l'égalité salariale et lutter contre la précarité de l'emploi en promouvant des politiques de travail décentes et en renforçant la protection sociale.
  • Mettre en place des programmes de formation et de reconversion professionnelle adaptés aux besoins des femmes rurales pour leur permettre d'accéder à de nouvelles opportunités économiques.

Participation politique et leadership

Les femmes en milieu rural sont souvent sous-représentées dans les instances politiques et les processus décisionnels. Il est temps de prendre des mesures pour :

  • Favoriser la représentation politique des femmes rurales en encourageant leur participation aux élections locales et nationales.
  • Mettre en place des mesures de soutien telles que la parité à partir du 1er habitant pour garantir une représentation équilibrée des femmes en milieu rural.
  • Promouvoir la formation politique et le renforcement des compétences pour les femmes rurales intéressées par l'engagement politique.
  • Valoriser et soutenir les femmes rurales leaders et porteuses de projets, en leur offrant des opportunités de visibilité et de formation.

La contribution proposée vise à sensibiliser le Parti socialiste aux problématiques spécifiques auxquelles les femmes en milieu rural sont confrontées. En adoptant ces mesures, le parti peut jouer un rôle actif dans la promotion de l'égalité des chances, de la participation politique et du développement inclusif pour toutes les femmes, quel que soit leur lieu de résidence.

La femme en milieu rural est une actrice essentielle du développement de nos territoires. Ensemble, nous pouvons relever ces défis et offrir aux femmes en milieu rural un avenir meilleur, où elles pourront s'épanouir pleinement et participer activement à la vie économique, sociale et politique de nos territoires.

La femme en milieu rural est porteuse d'espoir et d'aspirations. Il est essentiel de reconnaître sa contribution inestimable à la vie économique, sociale et culturelle de nos territoires.