Le Président de la République a confirmé qu’il entendait forcer l’adoption, avant la fin de l’année, d’une loi généralisant le travail le dimanche.
Le Parti socialiste s’oppose avec force à une telle perspective, imposée d’en haut au mépris de toute concertation avec les organisations syndicales et les acteurs concernés.
La généralisation du travail le dimanche constituerait une erreur économique, un danger social et une faute politique préjudiciable à la cohésion de notre société.
Le PS rappele que l’interdiction de travailler le dimanche est déjà assortie de nombreuses exceptions, qui répondent largement aux besoins des entreprises, notamment dans l’industrie et le commerce.
Etendre massivement les autorisations d’ouverture des magasins et usines le dimanche serait d’abord lourd de menaces pour le monde du travail. Contrairement à ce que prétendent Sarkozy et le gouvernement, le libre consentement à une telle organisation du travail serait en pratique impossible à vérifier, en particulier en période de difficultés économiques, les éventuels chantages à l’emploi réduisant à néant toute liberté de choix des salariés, notamment au moment de l’embauche. Cette évolution aurait donc inéluctablement pour conséquence de contraindre des milliers de salariés à travailler le dimanche.
Développer le travail le dimanche entraînerait également une rupture d’égalité injustifiable entre entreprises, notamment dans le commerce. Nous savons que seules les grandes enseignes auraient en réalité les moyens financiers et humains de faire travailler ainsi leurs salariés, ce qui créerait une situation de concurrence déloyale très défavorable aux petits commerçants et aux artisans. De l’avis d’une majorité d’experts et des organisations syndicales et patronales représentant les PME et les petites entreprises, ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui seraient ainsi menacés dans le petit commerce.
Enfin, nous réaffirmons notre attachement au principe d’une journée de repos hebdomadaire commune à un maximum de salariés de ce pays. Il en va de la conciliation de la vie professionnelle avec la vie personnelle, familiale, culturelle, et du dynamisme de nos associations locales. Favorables à une société du vivre-ensemble et du bien-être, nous refusons une société du tout-marchand, sept jours sur sept, 365 jours par an.